THRILLERLa Rumeur: «"Les Derniers parisiens" parle de l'histoire de la France»

VIDEO. «"Les Derniers parisiens" est une déclaration d'amour au Pigalle qu'on adore», selon La Rumeur

THRILLERAvec « Les Derniers parisiens », Ekoué et Hamé du groupe de rap La Rumeur rendent hommage à Pigalle, un quartier qu’ils adorent…
Caroline Vié

Caroline Vié

Ekoué Labitey et Hamé Bourokba, créateurs du groupe de rap de La Rumeur, révèlent de belles natures de cinéastes dansLes Derniers parisiens. Reda Kateb, impeccable comme toujours, en partage la vedette avec Slimane Dazi et Mélanie Laurent dans un Pigalle en pleine gentrification.

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C’est tout naturellement que le duo a choisi ce quartier qu’il connaît bien pour y raconter les magouilles d’un ancien détenu. « Les Derniers parisiens sont les ultimes pauvres qui tentent de survivre dans la capitale. Le film se déroule à Paris mais il n’est pas parisianiste, explique Ekoué. Ce que nous racontons pourrait se passer dans une autre capitale européenne ou dans une petite ville française. »

Filmer à pied

Leur quartier, Hamé et Ekoué l’ont vu changer depuis la fin des années 1990. « Quand un Starbuck s’installe quelque part, on sait que les petites gens n’ont plus leur place dans cet endroit », explique Hamé. Et de montrer le café où ils ont tourné non loin de la place Clichy et le « grec » et l’esplanade où toute la banlieue se donnait rendez-vous. « Nous avons filmé à pied, à hauteur d’homme pour montrer nos personnages dans leur quotidien alors qu’ils cherchent à garder la tête hors de l’eau en voyant la vague arriver ». Cette vague frappe de plein fouet le héros contraint à la précarité.

Hamé et Ekoué sur l'esplanade où les jeunes de banlieue avaient l'habitude de se retrouver
Hamé et Ekoué sur l'esplanade où les jeunes de banlieue avaient l'habitude de se retrouver - Caroline Vié

Un univers qui se réduit

Leur personnage principal, pas tout à fait honnête, pas complètement filou, force la sympathie au milieu de ses semblables cherchant à subsister dans un univers qui se réduit progressivement. « Nous voulions tourner dans un magasin de musique, raconte Eboué et nous avions écrit dans ce sens mais il a fermé avant que nous soyons prêts ». Le duo ne croit pas vraiment que les choses vont s’arranger. « Les pauvres devront s’excentrer toujours davantage car il faudrait une forte volonté politique pour qu’on obtienne un rétropédalage », estime Ekoué. Les réalisateurs ne semblent guère confiants quant à ce désir des instances politiciennes.

Un Paris presque disparu

« Les Derniers parisiens n’entre pas dans la case diversité, il parle de l’histoire de la France, ce qui semble d’autant plus important au vu des affaires récentes comme celle de Théo ou des politiciens corrompus. C’est aussi une déclaration d’amour au Pigalle qu’on adore », insiste Hamé. Qui sait si, dans quelques années, le public ne regardera pas ce film comme ceux des Frères Lumière à savoir comme un témoignage sur un Paris totalement disparu ?