Pourquoi «Suicide squad» est bluffant, même pour un spécialiste des effets spéciaux
SFX•Pascal Pinteau, auteur du livre « SFX : effets spéciaux, deux siècles d’histoires », s’est penché sur le film de David Ayer…Caroline Vié
Dans la nouvelle édition de son impressionnant ouvrage (2,5 kilos) SFX : Effets spéciaux deux siècles d’histoires (Editions Bragelonne, 55€), Pascal Pinteau décrit l’évolution de cet art en 850 pages et 2500 photos, un état des lieux époustouflant qu’il compte compléter tous les deux ou trois ans ! Ce journaliste passionné et passionnant était fort bien placé pour expliquer à 20 Minutes trois des raisons pour lesquelles il estime que Suicide Squad de David Ayer sort du tout-venant des films de superhéros…
Ah le Crocrocro…
Dans Suicide Squad, ce sont les méchants des éditions DC (Batman) qui prennent les commandes. Ils ont été recrutés pour combattre le mal quand les missions sont jugées trop dangereuses pour être accomplies par des « gentils ».
« J’ai été épaté par leurs looks, précise Pascal Pinteau notamment celui de Killer Croc qu’incarneAdewale Akinnuoye-Agbaje. La texture de son maquillage en latex est ahurissante dans les détails des écailles. J’ai rarement vu une créature aussi réussie notamment quand on la voit en gros plans. Les prothèses sont parvenues à un niveau de qualité si parfait qu’on oublie qu’il y a un acteur en dessous. »
Un Joker avec lequel on ne plaisante pas
Jared Leto a composé un Joker vraiment très particulier pour Suicide Squad puisqu’il s’est inspiré des membres de gangs mais aussi de mafieux russes pour ses tatouages.
« Son maquillage est très impressionnant mais d’une façon différente de celui de Killer Croc puisqu’on reconnaît davantage l’acteur parce qu’il n’a pas le visage recouvert de prothèses. Le réalisateur a compris que la clef du succès était de varier les techniques d’effets spéciaux comme des magiciens qui alternent les différents types de tours pour surprendre constamment le public. »
Des combats hybrides
Bien évidemment, les « dix salopards » qui composent la « brigade suicide » ne se contentent pas de faire de la broderie : ils vont au charbon pour des séquences de combats mis en scène par le réalisateur de Fury (2014) et End of Watch (2012).
« Ayer a utilisé un mélange d’effets réalisés sur le plateau et d’informatique de façon remarquable. Pendant un bon moment, Hollywood n’a juré que par le numérique mais les gens commencent à en revenir parce que ça coûte cher et que cela mobilise beaucoup de techniciens pendant longtemps. Bien sûr, les ordinateurs vont de plus en plus vite mais comme on leur demande toujours davantage, il n’y a pas vraiment de gain de temps. »