BLOODY CARPETCannes: Un festival bien saignant

Festival de Cannes: Des flots de sang déversés sur la Croisette

BLOODY CARPETLes scènes joliment gore ont abondé sur la Croisette. « 20 Minutes » était là pour s’en délecter puis les partager….
De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié

Le tapis rouge de Cannes ne l’est pas seulement pour les soirées. Le gore s’est invité sur la Croisette dans des films de genre et des films d’auteurs. Ça saigne, ça mutile, ça dévore et les paillettes se teintent de rouge carmin tandis que les festivaliers au cœur sensible prennent le large en pleine séance. Revue de détail avec un minimum de spoilers.

Cannibale, c’est de la balle

Oubliés les food trucks et autres délires vegans, le cannibalisme revient à la mode ! Le frichti de membres humains de Ma Loute de Bruno Dumont met en appétit tandis que l’étudiante végétarienne de Grave de Julie Ducournau (belle découverte à la Semaine de la Critique) s’initie à un régime plus protéiné après avoir été contrainte de manger un rein de lapin cru pour son bizutage. Le vampire urbain de Transfiguration de Michael O’Shea regarde sa copine avec appétit et se venge sur les voisins. A la sortie, le festivalier affamé ne peut que se ruer sur un tartare avec des frites.

Zombie la mouche

Ils mangent de l’humain et c’est normal : ce sont des zombies qui mordent à belles dents dans tout ce qui passe à leur portée. Ceux qui aiment les morts-vivants prendront le Train pour Busan, film d’horreur aux petits oignons signé Sang Ho-Yeon. Les amoncellements de ses morts de faim rappellent les jours de soldesdans les grands magasins, les possédés de The Strangers de Na Hong-jin préfèrent clairement leurs concitoyens à l’omelette aux cèpes. Leurs restes sont saignants à souhait et ont fait pousser des haut-le-cœur.

Réaliste à fond

La belle héroïne de The Neon Demon de Nicolas Winding Refn passe à la casserole dans ce film esthétique qui en met plein la vue quand les méchantes se déchaînent. Le maître du sadisme gaillard, Park Chan-wook offre une belle scène de torture dans le sexy Mademoiselle. Fallait pas y mettre les doigts. Le plus réaliste demeure The last face de Sean Penn où Javier Bardem et Charlize Theron vivent une ahurissante romance à l’eau de rose entre charniers puants, césarienne en gros plan et barrière routière en intestin humain. Quel sens de la fête !