«Phantom Boy»: Le petit héros français qui joue dans la cour des grands Américains
CINEMA•Les réalisateurs d'«Une vie de chat» signent un nouveau conte magique bourré de suspense...Caroline Vié
Un petit garçon malade, qui se découvre le pouvoir de sortir son corps, prête main-forte à un policier blessé pour coincer un maître chanteur qui tient la ville de New-York sous sa coupe. Après Une vie de chat, film cité au César et à l’Oscar en 2012, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, réalisateurs de Phantom Boy, expliquent à 20 Minutes en quoi ce film ressemble et se démarque à la fois des productions américaines.
«Crimson Peak», «Phantom Boy» et «Mune», cette... par 20Minutes
Un héros particulièrement mûr
Léo, le jeune héros, est atteint d’un cancer qui pourrait bien le terrasser définitivement. S’il guérit, il risque de redevenir un petit garçon ordinaire.
« Notre personnage ressent à la fois la faiblesse de sa maladie et la force de ses pouvoirs, déclare Alain Gagnol, également scénariste du film. Je suis un fan des héros Marvel, surtout ceux souffrant d’un handicap comme Daredevil qui est aveugle. »
Une équipe de fidèles
Phantom Boy est produit par Folimage, studio d’animation créé en 1981 par Jacques- Rémy Girerd et situé dans le sud de la France, à Bourg-lès-Valence (Drôme).
« Nous avons la chance de pouvoir toujours travailler avec la même équipe, raconte Jean-Loup Felicioli. Nous connaissons les points forts de chacun et cela nous permet nous dépasser. C’est un luxe inestimable que de retrouver les mêmes animateurs. »
Un producteur au taquet
Ombre tutélaire, Jacques-Rémy Girerd, producteur mais également réalisateur de Mia et le Migou (2008) et de Tante Hilda (2014), dispense ses conseils au duo.
« Il apporte à la fois un regard artistique et financier, ce qui nous est très précieux, confie Alain Gagnol. S’il peut se montrer réticent sur certaines idées qui lui semblent trop sombres, il n’en demeure pas moins un créatif doté d’un instinct très sûr pour le cinéma. »
Une esthétique remarquable
Avec son look années 1950, ce polar aux saveurs de cinéma fantastique montre un New York fantasmé par deux frenchies amoureux de la Grosse Pomme.
« On n’a pas eu les moyens d’aller sur place, alors on a surtout travaillé sur photos, avoue Jean-Loup Felicioli. Notre esthétique est proche de celles de certaines bandes dessinées comme Tintin qui nous a clairement inspirés. »
Un petit héros qui a du chien
Dans Une vie de chat, un toutou hargneux prenait régulièrement une pantoufle dans la figure. On le retrouve en animal de compagnie du méchant de Phantom Boy.
« Ce mélange de pinscher et yorkshire est amusant à animer et il est tellement agaçant et teigneux qu’il en devint attachant, explique Jean-Loup Felicioli. On envisage de le caser dans tous nos films comme une sorte de héros récurrent. »