Confier des rôles écrits au départ pour des acteurs à leurs homologues féminines. Tel est le plan de George Clooney pour en finir avec le sexisme à Hollywood. Dans sa campagne contre ce déséquilibre entre les comédiens et les comédiennes, en termes de diversité de rôles ou de salaires, l’acteur est épaulé par Sandra Bullock.

Ainsi, dimanche au Festival du film de Toronto (Canada), l’acteur venu présenter sa dernière réalisation Our Brand Is Crisis a simplement évoqué cette idée, l’appuyant d’un simple : « Les choses commenceraient à changer si les gens y pensaient. »

Sandra Bullock l’a appelé pour « exiger le job »

Mieux qu’un long discours George Clooney a même, selon le site spécialisé The Wrap, expliqué que le premier rôle de Our Brand Is Crisis était à l’origine écrit pour un homme, ceci avant que Sandra Bullock ne l’appelle pour « exiger le job ».

Selon l’actrice oscarisée, le scénario n’a été que très peu changé pour elle. « Il n’y a rien qui diffère à part le sexe. George Cloo­ney aurait pu jouer le rôle. Peut-être que je le fais juste mieux », aurait-elle confié lors de la conférence de presse.

En 2014, seuls 28 % des films à succès étaient portés par des femmes

Reste que la bataille est loin d’être gagnée. Car si l’on se souvient des Oscars 2015 et du discours féministe de Patricia Arquette sur inégalité des salaires à Hollywood ou même des efforts constants de Meryl Streep qui est allée jusqu’au Congrès américain pour défendre une meilleure représentation féminine dans l’industrie du cinéma, les chiffres d’une récente étude américaine sont encore plus marquants.

Oscars 2015 : Une sélection jugée raciste et sexiste

Ainsi, entre 2007 et 2014, sur les plus de 30 000 personnages ayant un rôle parlant dans ces films, seuls 30,2 % étaient des femmes. Plus fort, selon ce rapport de 29 pages, sur les 100 films qui ont eu le plus de succès en 2014, seuls 28 % des personnages principaux étaient des femmes, les trois quarts d’entre elles ayant visiblement moins de 40 ans (aucun rôle n’était tenu par une actrice de plus de 45 ans).

A noter qu’avant Sandra Bullock (qui a 51 ans), Emily Blunt dans Sica­rio et Julia Roberts dans Secret In Their Eyes avait, rappelle Time, réussi à chiper un premier rôle destiné à des hommes.