CINEMAFlorence Foster Jenkins, la vraie «Marguerite»

Qui était Florence Foster Jenkins, la vraie «Marguerite» qui a inspiré le film?

CINEMAXavier Giannoli s'est inspiré d'une authentique cantatrice des années 1940 pour le personnage incarné par Catherine Frot...
Caroline Vié

Caroline Vié

Pour écrire le personnage de Marguerite, Xavier Giannoli s’est librement inspiré de Florence Foster Jenkins (1868-1994), cantatrice américaine qu’il a transposée dans le Paris des années 1920. « Je me suis énormément documenté sur cette femme incroyable, puis je me suis libéré de la réalité. Mon film n’est pas un biopic », explique le réalisateur de Quand j’étais chanteur (2006) et A l’origine (2009) à 20 Minutes.



Une Castafiore à l’Américaine

La vraie Florence Foster Jenkins chantait horriblement faux (écouter le document ci-dessous), ce qui ne l’a pas empêchée de faire carrière en profitant de sa fortune héritée de son père pour financer sa passion. « Les gens lui mentaient par cupidité, par cruauté, par hypocrisie. Ils lui ont laissé croire qu’elle avait du talent », raconte Xavier Giannoli. Comme l’héroïne du film, elle avait fondé un club de musique à Philadelphie et se produisait chaque année pour un récital où elle portait des tenues farfelues. Devenue sexagénaire, la cantatrice décide de se produire sur la prestigieuse scène du Carnegie Hall de New York.



Une destinée tragique

Plus personne ne peut plus la protéger des critiques. La découverte de la réalité la brise : elle meurt d’une crise cardiaque deux jours après le spectacle. « Cette femme flamboyante et tragique m’a inspiré parce qu’elle aimait la bonne musique par-dessus tout, avoue Xavier Giannoli. Il n’y a rien de plus triste qu’un artiste qui a plus de goût que de talent. »

Cette année, la cantatrice américaine connaît une nouvelle gloire, à titre posthume : elle sera aussi l’héroïne d’un biopic signé Stephen Frears avec Meryl Streep en vedette. Il lui sera difficile d’être aussi convaincante que Catherine Frot.