En marge du Festival de Deauville, NWA Straight Outta of Compton continue à creuser son sillon dans les salles, partout où le film est déjà sorti. Qu’on prenne les 17 millions de dollars engrangés dans le monde entier sur le seul week-end dernier ou les 148 millions de dollars engrangés en trois semaines aux aux Etats-Unis, ce biopic signé F. Gary Gray revient sur la création du NWA (Niggaz Wit Attitudes), groupe de rap créé au milieu des années 1980 par des natifs de ce quatier chaud de Los Angeles, fait un carton remarquable pour un film indépendant. « Je suis bien évidemment ravi mais pas surpris », a déclaré Ice Cube, membre fondateur du groupe et coproducteur du film à 20 Minutes.

Des sujets toujours brûlants

« Il faut bien reconnaître que les gens se retrouvent toujours autant dans ces chansons qui datent de trente ans, explique le rappeur. La situation des Afro Américains n’a pas évolué tant que cela depuis la création du groupe. » Si N.W.A a fait polémique avec des titres comme Fuck the Police avant de se séparer en 1991, les sujets abordés par le film semblent toujours cruellement d’actualité avec les affaires récentes de Ferguson et de Cleveland. « Aujourd’hui, Blancs et Noirs américains pauvres ont toujours la rage ce qui fait que le film, comme nos chansons, ont transcendé les conflits raciaux et continuent à attirer le public parce qu’ils invitent les gens à ne pas se résigner », dit Ice Cube.

Vu le succès du film à l’international, on peut imaginer que Straight Out of Compton, où le propre fils du rappeur, O’Shea Jackson, incarne son père, sera aussi bien reçu en France. « Ce dont parle le film ne se concentre pas sur les seuls Etats-Unis, martèle Ice Cube. Ce type de souci est universel. » Le public français pourra juger sur pièce le 23 septembre prochain.