«Citizen Kane»: Les collaborateurs d'Orson Welles n'imaginaient pas qu'il tournait un chef-d'œuvre
DVD•Pour le centième anniversaire d’Orson Welles, Warner sort la version restaurée de « Citizen Kane » en blu-ray…Caroline Vié
En 1998, l’American Film Institute a élu Citizen Kane (1939) d’Orson Welles comme le meilleur film de tous les temps. Cent ans après la naissance du cinéaste (décédé en 1985), Warner a décidé de sortir ce chef-d’œuvre dans un superbe coffret collector offrant une édition restaurée en blu-ray mais aussi un DVD et un livret luxueux.
Une œuvre unique
Librement inspiré de la vie du magnat de la presse William Randolph Hearst, cette fresque suit l’ascension puis la décadence d’un homme d’affaires incarné par le réalisateur lui-même âgé de seulement 25 ans. « Citizen Kane est souvent cité en exemple par les réalisateurs pour ses innovations techniques, déclare l’historien Roger Ebert dans un bonus, mais aussi parce que Welles a eu contrôle absolu sur son film ce qui ne se faisait absolument pas dans le système hollywoodien à cette époque ».
Comme l’explique aussi Ebert, la narration en flash-back ainsi que de nombreux trucages de mise en scène (décors construits en longueur, changements de focales et utilisation brillante de la plongée et de la contre-plongée) demeurent encore étonnamment modernes.
En toute inconscience
Dans d’autres suppléments, deux collaborateurs d’Orson Welles se confient. « On ne se rendait pas compte qu’on créait un futur classique », explique Robert Wise (1914-2005) qui fut monteur pour Citizen Kane, avant de s’imposer comme cinéaste avec des succès comme West Side Story (1961) ou Star Trek (1979).
Son impression est partagée par Ruth Warrick (1915-2005) qui joue la femme de Kane dans le film. « J’étais surtout heureuse parce que c’était la première fois que j’étais libre, loin de ma famille et surprise parce qu’Orson Wells ne laissait personne regarder ce qu’il avait tourné. Je ne pouvais pas deviner qu’on m’en parlerait tout au long de ma carrière ». En 2015, Citizen Kane épate pourtant toujours les cinéphiles.