QUINZAINE DES REALISATEURS«Trois souvenirs de ma jeunesse», le coup de jeune de Desplechin

«Trois souvenirs de ma jeunesse», le coup de jeune de Desplechin

QUINZAINE DES REALISATEURSQuentin Dolmaire et Lou Roy-Lecollinet incarnent Paul Dédalus et Esther dans la prequelle de «Comment je me suis disputé (Ma Vie sexuelle)»...
De notre envoyé spécial à Cannes, Stéphane Leblanc

De notre envoyé spécial à Cannes, Stéphane Leblanc

Arnaud Desplechin? «Je vais être clair, je ne connaissais pas du tout avant de tourner avec lui Trois souvenirs de ma jeunesse», confie le jeune acteur Quentin Dolmaire, étudiant au Cours Simon de 21 ans. «J'en avait entendu parlé, mais je n'avais vu aucun de ses films», renchérit sa partenaire Lou Roy-Lecollinet, 18 ans, qui suit elle aussi des cours de théâtre. Cette dernière a mis du temps avant de céder à la curiosité «de peur d'être influencée». Quentin s'y est mis plus rapidement. «Je ne peux pas dire qu'au début l'univers me parlait vraiment, mais j'aimais bien les personnages et la beauté de la langue».



Ce vendredi, ils présentaient Trois souvenirs de ma jeunesse, le nouveau film d'Arnaud Desplechin, à la Quinzaine des réalisateurs. Une prequelle à Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle), réalisée vingt ans plus tard. Une génération sépare les interprètes des mêmes personnages: Mathieu Amalric et Quentin Dolmaire dans le rôle de Paul Dédalus, Emmanuelle Devos et Lou Roy-Lecollinet qui incarnent Esther.

Ce n'est pas un film d'action: il y a des gros plans, des gros textes, il faut donner!

«Au début, ça me faisait un peu flipper», reconnaît Quentin Dolmaire qui dit venir de l'univers d'Albert Dupontel, Gaspar Noé ou Quentin Dupieux. «Mathieu Amalric, ce n'est pas n'importe qui, j'étais fier de reprendre son personnage, mais Trois souvenirs de ma jeunesse n'est pas un film d'action: il y a des gros plans, des gros textes, il faut donner!»

«Pour Arnaud, ça fait sens dans sa filmographie de dire que c'est une prequelle, mais il ne nous a jamais mis la pression pour qu'on calque notre jeu sur celui de nos prédecesseurs, affirme Lou Roy-Lecollinet. Au contraire, il n'arrêtait pas d'insister sur l'indépendance de chacun des films vis à vis de l'autre.»

L'action se déroule dix ans avant celle de Comment je me suis disputé, avec de vrais jeunes gens qui n'ont pas encore 20 ans. Mais ils ne sont pas tout jeunes qu'à l'écran: Quentin et Lou n'avaient jamais tourné au cinéma, ni même jamais passé de casting avant Trois souvenirs de ma jeunesse. «On n'imaginait pas à quel point il était difficile de juger sa prestation à l'écran», lance Quentin. «Moi je me trouve nulle et affreuse, ajoute Lou. Mais un film est fait pour ses spectateurs, pas pour les acteurs, malheureusement car on ne peut pas en profiter»... Par contre, pour profiter du festival de Festival de Cannes, «ce fantasme devenu réalité» avec ses films et ses fêtes, les jeunes comédiens retrouvent tous leurs moyens...