«Sea World, les clandestins»: Plongée dans un monde sans pitié
CINEMA•Le cauchemar de clandestins chinois tentant de survivre sur un bateau coréen donne un film poisseux et salé...Caroline Vié
Shim Sung-Bo n'y va pas avec le dos de la cuillère dans Sea Fog - Les clandestins, présenté au Festival de Beaune qui rendait un hommage au cinéma coréen la semaine dernière. Les épreuves d'un capitaine de bateau qui a fini par embarquer une cargaison de passagers chinois jusqu'en Corée pour sauver son navire sont montrées avec une belle énergie par le coscénariste de Memories of Murder (Bong Joon-Ho, 2003)
La mer, un univers impitoyable
Entre documentaire cru et fiction poisseuse, le cinéaste peine à choisir son camp. Il décrit une réalité brutale, celle que vivent des hommes contraints de travailler dans des conditions extrêmes au risque de voir leur humanité s'étioler au gré de circonstances pénibles. C'est là que résident à la fois la force et la faiblesse de ce premier film car la spirale qui aspire les héros dans une série de catastrophes finit par perdre de sa puissance. Si les images, très fortes, font l'effet d'un uppercut, trop de malheurs nuisent à leur impact.
Un huis clos étouffant
Le cinéaste rend parfaitement l'atmosphère étouffante sur ce bateau dont l'exiguïté renforce l'aspect claustrophobe de cette histoire d'hommes menée par l'imposant Kim Yoon-Seok. Il impressionne en capitaine dont la violence latente peut exploser à la moindre provocation. La nature humaine n'est pas représentée de façon très flatteuse dans Sea Fog qui fait découvrir une nouvelle facette d'un cinéma coréen qui n'en finit pas d'en révéler les failles.