CINEMAAnnie Cordy: «Dans "Les souvenirs", je ne suis pas la rigolote de service»

Annie Cordy: «Dans "Les souvenirs", je ne suis pas la rigolote de service»

CINEMALa chanteuse de 86 ans trouve un rôle magnifique dans cette fantaisie tendre signée Jean-Paul Rouve...
Annie Cordy et Mathieu Spinozi Les souvenirs
Annie Cordy et Mathieu Spinozi Les souvenirs - Etienne George/UGC
Caroline Vié

Caroline Vié

Annie Cordy, c'est «Tata Yoyo», mais pas que... La pétillante octogénaire, qui déclare être effondrée après la tuerie de Charlie Hebdo, revient au cinéma dans Les Souvenirs de Jean-Paul Rouve, où elle incarne une mamie qui fuit la maison de retraite où elle s'ennuie. Une fantaisie toute en tendresse adaptée d'un roman de David Foenkinos, où elle donne la réplique à Michel Blanc, Chantal Lauby et Mathieu Spinosi, tous excellents. Dans la lignée de La Famille Bélier, cette chronique sincère mérite le détour en partie grâce à la merveilleuse Annie, qui revient pour 20 Minutes sur son expérience cinématographique.

Que vous apporte le cinéma par rapport à la chanson?

J'aime bien être tenue de temps en temps. Sur scène, je suis totalement libre. Au cinéma, je crains toujours d'en faire trop, de sortir du cadre. J'apprécie d'être dirigée et puis cela me permet de ne pas être que la rigolote de service. Le film est drôle, mais il comporte une certaine dose de gravité.

En quoi Les Souvenirs vous a-t-il parlé?

J'ai aimé le scénario, parce que j'ai ressenti une complicité pour cette femme éprise de liberté. Et puis Jean-Paul est un cœur sur pattes. Il n'élève jamais la voix, mais, comme il a lui-même fait de la scène, il sait comment vous faire comprendre ses idées. Sans forcer. Il m'a fait aimer cette mamie et sa famille farfelue.

Vous avez tourné avec de grands cinéastes. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Je me souviens d'avoir été pétrifiée de trac devant René Clément pour Le passager de la pluie (1970)! J'avais tellement peur d'en faire trop que j'osais à peine bouger. J'étais aussi morte de trouille devant Alain Resnais pour Les herbes folles (2008). Je suis une épouvantable traqueuse, surtout devant les gens que j'admire.



Vous avez aussi le trac avant de monter sur scène?

Vous n'avez pas idée! J'adore le contact avec les gens et je ne pourrais pas m'en passer. Mais je suis là depuis si longtemps que j'ai toujours peur de décevoir. Une fois sur les planches, je me laisse aller... Mais avant, c'est l'enfer! Je crois que ce sont mes chansons plus que moi-même qui expliquent ma longévité dans le cœur du public.

Etes-vous sereine face à l'avenir?

J'ai fait plusieurs films avec de grands messieurs: Bourvil, Jean Richard, Darry Cowl, Sacha Guitry. Tous sont morts aujourd'hui. Et moi, je suis encore là, prête à partir en vacances pendant un mois pour la première fois de ma vie! Il faut dire que c'est février, le mois le plus court de l'année!