Keanu Reeves reprend les armes avec enthousiasme pour John Wick, le premier long-métrage de David Leitch et Chad Stahelski, deux cascadeurs stars. Le héros de la saga Matrix s'amuse comme un petit fou dans le rôle d'un tueur impitoyable poussé à la vengeance. Il faut dire que le fils d'un mafieux russe a volé sa voiture et tué son chien offert par sa femme récemment décédée. Son périple sanglant prend des allures de farce macabre réjouissante pour les amateurs de cinéma musclé.

A la frontière du Fantastique

«Je pense que John est un homme bien, ce n’est pas un psychopathe. Il ne tue pas d’innocents. Dans le film, il n’exécute que ceux qui essaient de le tuer», dit l'acteur. Son personnage n'y va pas de main-morte semant les cadavres sur son passage au gré d'un scénario à la limite du fantastique. Entre hôtel de luxe créé spécialement pour les assassins et service de nettoyage chargé de faire disparaître les corps sur simple demande, la fantaisie et l'humour règnent sur un film souvent fort drôle entre deux scènes brutales.

Deux réalisateurs rois de l'action

C'est Keanu Reeves qui a décidé de confier la réalisation du film à Chad Stahelski et David Leitch. L'acteur est particulièrement complice avec le premier qui l'a doublé dans de nombreux films tels Point Break - Extrême limite (1991) et Constantine (2005), mais leur amitié ne lui a pas valu de traitement de faveur. Les cinéastes n'ont pas ménagé la star. Désireux de mettre au point une nouvelle technique de combat rapproché, ils l'ont soumis à un entraînement de quatre mois, cinq jours par semaine et huit heures par jour.

De chouettes compagnons de jeux

Keanu Reeves est presque de tous les plans dans John Wick mais il est aussi très bien entouré. Michael Nyqivist, remarqué dans en héros de la version suédoise de Millénium (2009) est aussi charismatique qu'inquiétant en parrain russe. «Michael apportait quelque chose de très étrange et d'intéressant au personnage. Il l’a abordé sous un angle vraiment particulier, et son excentricité s’allie très bien au stoïcisme dont Keanu fait preuve», dit Stahelski. Willem Dafoe est lui aussi tout à fait réjouissant en tueur flegmatique d'un thriller atypique violent et bien ficelé.