VIDEO. «Les Combattants»: Adèle Haenel s'en va-t-en-guerre
CINEMA•Adèle Haenel n’est jamais là où on l’attend: dans l’épatant «Les Combattants», l’actrice qui a joué «La Naissance des pieuvres» pour Céline Sciamma s’engage dans les commandos de l’armée de terre…Stéphane Leblanc
D’Adèle Haenel, André Téchiné dit qu’elle est la future Isabelle Adjani. Une vraie nature, brut de décoffrage, au jeu pourtant tout en nuances. Repérée en 2002 dans Les Diables, de Christophe Ruggia, elle n’est véritablement révélée que cinq ans plus tard dans Naissance des pieuvres de Céline Sciamma. La réalisatrice qu’elle a remerciée aux Césars, alors qu'elle venait d'être récompensée pour un autre film, en ajoutant «… parce que je l’aime».
Quand Elle l’interroge sur cette déclaration, la comédienne répond: «Interprétez-le comme vous voulez! Je n’ai pas l’âme subversive, mais je ne transige pas avec qui je suis. Même si mon discours n’était pas du tout préparé, c’était important de dire ça à ce moment-là. Mais bon, remercier ceux qu’on aime lorsqu’on reçoit un prix, c’est normal non?»
«Céline et moi avons grandi ensemble»
A 20Minutes, elle préfère surtout rappeler que la réalisatrice et elles ont «grandi ensemble». «Céline a été ma première partenaire de réflexion, ce qu’elle m’a apporté est tellement vaste… Aujourd’hui, on est comme des doubles»…
Et si Adèle Haenel fait partie des jeunes actrices françaises les plus demandées du moment, «c’est tombé comme ça», insiste-t-elle modestement, alors que les rôles qu’elle incarne sont souvent étonnants. Comme Agnès Le Roux, l’étrange héritière victime de Maurice Agnelet, dans L’Homme qu’on aimait trop, adaptation du fait divers par André Téchiné, sortie au début de l’été.
«Faire semblant de se battre»
Ou cette fille hyperactive qui rêve de s’engager dans l’armée et se retrouve en débardeur, treillis et rangers dans un arbre des Combattants, épatant premier film de Thomas Cailley primé à la Quinzaine des réalisateurs et qui sort ce mercredi 20 août.
«C’est un rôle qui me correspond bien», explique cette sportive qui «a trouvé marrant de faire semblant de se battre» et qui «aime bien, de manière cyclique, déjouer les clichés sur ce que doivent être un homme et une femme».
«Les sentiments au service de la mise en scène»
Ce qu’elle est devenue aujourd’hui, Adèle Haenel estime le devoir «au regard» porté sur elle par tous ses metteurs en scène successifs. Céline Sciamma, bien sûr, qui lui a offert «un accompagnement de dingue», mais aussi Bertrand Bonello, qui lui a appris sur L’Apollonide, «comment mettre les sentiments au service de la mise en scène». Ou Katell Quillévéré qui lui a apporté «la légèreté», Thomas Cailley «l’humour» et André Téchiné «l’art de trouver la vérité quand on est dans la brume». Jolis présents.