CINEMADavid Lynch replonge dans ses dédales

David Lynch replonge dans ses dédales

CINEMALe maître sort Inland Empire, un film riche et envoûtant
©2006 20 minutes

©2006 20 minutes

Un film riche et envoûtant pour fêter ses 30 ans de cinéma. Avec Inland Empire, David Lynch propose un voyage encore plus tortueux que la route de Mulholland Drive (2001), son précédent opus. Bien que l'artiste refuse d'expliquer son oeuvre, ses obsessions affleurent à chaque plan. Quelques points de repère dans sa filmographie pour appréhender ce dernier long métrage touffu, tourné en trois années.

Du quotidien à l'étrange. Un nain dansant dans la série télévisée « Twin Peaks » (1990-91), une oreille coupée dans Blue Velvet (1986), une sorcière dans Sailor et Lula (1990) une étrange voisine dans Inland Empire font basculer des situations ordinaires dans la folie furieuse.

Dédoublement. Comme Bill Pullman, à l'identité changeante dans Lost Highway (1997), ou Ray Wise, à la fois bon père de famille et tueur dans « Twin Peaks », Laura Dern présente deux faces dans Inland Empire. Elle est ici à la fois une comédienne et le personnage qu'elle joue.

Los Angeles. Inland Empire, comme Mulholland Drive, est un site fameux de Los Angeles. Un rapport entre amour et haine lie le cinéaste à la ville de l'usine à rêves, dont il souligne la cruauté et l'étrangeté.

Couleurs. Dans ses premiers films, Eraserhead (1977) et Elephant Man (1980), Lynch a adopté le noir et blanc par choix esthétique. Mais la chambre rouge de « Twin Peaks », ou la robe bleue d'Isabella Rossellini dans Blue Velvet témoignent aussi de sa passion pour les couleurs expressives. Ici, la vidéo numérique lui permet un contrôle total de l'image : le cinéaste a lui-même tenu la caméra.

Télevision. A travers une sitcom jouée par des lapins, Lynch parodie le petit écran, qu'il connaît bien pour avoir signé « Twin Peaks », « On the Air » (1992) et « Hotel Room » (1993).

Caroline Vié