Meryl Streep au coeur d'Osage County

Meryl Streep au coeur d'Osage County

Meryl Streep est, comme toujours, épatante dans «Un été à Osage County», drame familial qui lui a valu sa dix-huitième citation à l'Oscar...
Caroline Vié

Caroline Vié

Meryl Streep a du charme et du chien. "Bien sur que je trouve génial d'être de nouveau citée à l'Oscar parce que cela veut dire que d'autres acteurs qui apprécient mon travail". La grande dame a reçu sa dix-huitième citation pour Un été à Osage County de John Wells, adapatation d'une pièce de Tracy Letts où elle incarne une mère caractérielle, atteinte d'un cancer, faisant tourner ses filles en bourrique.

Un personnage qu'on adore haïr

La comédienne s'est délectée à entrer dans la peau de cette femme odieuse aux répliques acerbes et à la clope perpétuellement vissée au coin de la bouche. "Je n'avais jamais eu l'occasion de jouer quelqu'un d'aussi franc. Elle dit ce qu'elle pense sans aucun filtre et cela la rend haïssable". Julia Roberts, Juliette Lewis, Ewan McGregor, et Julianne Nicholson essayent de tenir tête à cette marâtre d'anthologie. "Ce qui est génial quand on réunit une distribution pareille, c'est qu'on a tous envie de s'impressionner les uns les autres", plaisante Meryl Streep. Tous étaient d'ailleurs venus avec leurs notes pour rencontrer le dramaturge scénariste Tracy Letts. "Chacun d'entre nous souhaitait qu'il réintègre les passages qu'il avait coupé dans nos personnages en adaptant sa pièce pour l'écran" sourit la comédienne.

Une performance épuisante

Meryl Streep a aussi été contrainte de s'entrapiner à fumer pour trouver la voix de son personnage. "Je devais consommer des cigarettes aromatisérs et j'avais constament l'impression de sentir le vieux mégot". La comédienne et ses partenaires ont dû recommencer une soixantaine de fois une scène de dix-huit minutes où la famille s'écharpe pour le plus grand plaisir du spectateur. "C'était physiquement très éprouvant et psychologiquement épuisant, dit la comédienne. Mon personnage tient cette scène et ce n'est pas plaisant de ressentir la haine des autres qui converge vers soi". Pour se remettre de ce rôle pesant, Meryl avait trouvé le remède idéal : "un bon verre de Bourgongne !". Elle le lèvera peut-être après avoir reçu son quatrième Oscar le 2 mars prochain...