CINEMADavid O'Russell s'amuse avec les acteurs d'«American Bluff»

David O'Russell s'amuse avec les acteurs d'«American Bluff»

CINEMALe réalisateur d'«Happiness Therapy» signe un thriller diabolique interprété par une pléiade de stars...
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no caption - Metropolitan Films/ 2014.
Caroline Vié

Caroline Vié

Les acteurs apprécient de travailler avec David O'Russell et le réalisateur le leur rend bien. Pour American Bluff, il a retrouvé Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Robert De Niro qu’il avait déjà dirigés dans Happiness Therapy (2012) ainsi qu’Amy Adams et Christian Bale, les héros de Fighter (2010). «Retrouver des pointures pareilles, c’est rassurant, dit-il, parce que ce sont des acteurs géniaux. Mais c’est angoissant aussi parce qu’il faut les épater et qu’on a toujours peur de ne pas y arriver».


Des rôles taillés sur mesure

Son truc? « Rendre de longues visites aux acteurs afin de peaufiner leurs personnages en y ajoutant leurs idées, tant sur la gestuelle que sur les costumes.» C’est ainsi qu’Amy Adams a travaillé avec le réalisateur à rendre son rôle d’arnaqueuse «aussi sexy qu’agressive». Robert De Niro, à qui O’Russell a confié un énième rôle de mafieux, a joué de la même complicité en appelant régulièrement le cinéaste. «Nous pouvions causer pendant des heures, car il voulait que son rôle de gangster soit différent de tous ceux qu’il a déjà incarnés».

Des caméléons humains

En confiant à Jennifer Lawrence un rôle d’épouse bébête et trompée, David O’Russell avait en tête James Dean dans Géant (de George Stevens, 1956) où l’acteur incarnait un quadragénaire. «J’avais envie d’essayer quelque chose de ce genre avec Jennifer». Bradley Cooper avait, quant à lui, son petit truc avant les scènes où son personnage d’agent du FBI pète les plombs. «Il suffisait qu’il se gratte les couilles avant la prise, comme le font souvent les sportifs, pour l’aider à déclencher d’énormes poussées de testostérone». Mais la plus grande fierté du cinéaste, c’est quand Robert De Niro est arrivé sur le plateau. «Il a salué tout le monde et m’a demandé où était Christian Bale, raconte le cinéaste, alors qu’il venait de lui serrer la main sans le reconnaître sous son costume d’escroc ventripotent.»

Fait divers drôlissime

American Bluff est librement inspirée d’un fait-divers des années 70. C’est l’histoire d’un agent du FBI qui manipule un duo d’arnaqueurs pour faire tomber des politiciens véreux. Ajoutez à cela une épouse bafouée et un mafieux pas piqué des hannetons et vous comprendrez pourquoi ces comédiens font leur show avec une délectation communicative. D’autant que la mise en scène, subtile, offre une magnifique reconstitution des Seventies.