Avec «Suzanne», Sara Forestier fait de son mieux

Elle a fait le buzz dès son passage à Cannes, en ouverture de la Semaine de la Critique de Cannes. L'héroïne de Suzanne ne ressemble à personne, mais elle peut toucher tout le monde ! Forte, fragile, égoïste, généreuse, exaspérante, craquante et profondément libre, cette enfant du siècle offre de nouveau un rôle majeur à Sara Forestier, lauréate d'un César pour Le nom des gens en 2011.

Soumise et libre

La réalisatrice Katell Quillévéré avait déjà signé un magnifique portrait féminin avec Un poison violent (2010). Elle confirme qu'elle a un talent fou avec ce deuxième long-métrage pour lequel elle s'est librement inspirée des compagnes de grands criminels. «J'étais fascinée par l'attitude de ces femmes à la fois extrêmement courageuses mais aussi dans une soumission presque suicidaire à leurs hommes», dit-elle. Suzanne tombe sous la coupe d'une petite frappe qui lui fait perdre la tête au point qu'elle délaisse son enfant.

Sara Forestier au top

Sara Forestier habite totalement ce personnage fascinant qu'on à la fois envie de gifler et de serrer dans ses bras. «Pendant tout le tournage, j'ai été fascinée par sa maturité alors qu'elle n'est âgée que de 25 ans», précise la cinéaste. La jeune comédienne s'appuie sur des partenaires épatants comme François Damiens en père bourru ou Adèle Haenel, découverte dans Les Diables (20001) de Christophe Ruggia, en soeur dévouée. Ces protagonistes composant de leur mieux avec l'instabilité de l'héroïne font partager leurs émotions jusqu'à un rebondissement aussi surprenant que douloureux.