Edouard Molinaro, réalisateur de «La cage aux folles» et «Oscar», est décédé
CINEMA•Molinaro, 85 ans, avait signé des comédies avec De Funès, Ventura ou Brel, mais aussi des polars et des films de télévision...N. Beu.
Edouard Molinaro est décédé ce samedi à l'âge de 85 ans, a indiqué l'AFP, confirmant une information des sites Internet de Télérama et Le Point. Scénariste et réalisateur, il avait signé des films très populaires avec des acteurs vedettes comme Louis de Funès (Oscar) ou Michel Serrault (La cage aux folles 1 et 2), et adapté des succès théâtraux, notamment de Francis Veber (L'emmerdeur).
Molinaro était entré dans le monde du cinéma en tant qu'assistant, avant de réaliser son premier film en 1957, Le dos au mur, sorti en 1958. Réalisateur de polars à succès (Des femmes disparaissent et Un témoin dans la ville, en 1959) qui lui valurent d’être membre du jury du Festival de Cannes en 1961, il acquit une notoriété plus importante encore par la suite en signant plusieurs comédies avec des acteurs de renom: Arsène Lupin contre Arsène Lupin (1962), avec Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre Cassel, Une ravissante idiote (1964), avec Brigitte Bardot et Anthony Hopkins, ou encore La chasse à l’homme (1964), mettant notamment en vedettes Jean-Paul Belmondo, Claude Rich, Marie Laforêt et Françoise Dorléac.
«Beaumarchais» comme dernier film
Mais c’est à la fin des années 60 que Molinaro connut ses plus grands succès populaires: Oscar (1967) et Hibernatus (1969), avec le grand acteur comique de l'époque, Louis de Funès. Deux succès qui inaugurèrent une décennie pleine, permettant au réalisateur de tourner avec d’autres monstres sacrés comme Lino Ventura (L'emmerdeur, en 1973), Jacques Brel (Mon oncle Benjamin, en 1969), puis Michel Serrault et Ugo Tognazzi (La cage aux folles 1 et 2, en 1978 et 1980).
Après des œuvres moins remarquées dans les années 80, il s’était tourné vers la télévision, réalisant des téléfilms comme la saga des «Claudine», «Au bon beurre», «Nana» ou «Une famille pas comme les autres», ainsi que des épisodes de séries telles que «H», «Navarro» et «Le tuteur». Son dernier long-métrage pour le grand écran était Beaumarchais, l’insolent (1996), avec Fabrice Lucchini et Sandrine Kiberlain.
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, lui a rendu hommage samedi soir, indiquant qu'il «était de ces grands professionnels passionnés dont la diversité du talent s'est exprimée aussi bien en court qu'en long métrage ou à la télévision». «Dans le divertissement comme dans des registres plus graves, il visait bien, c'est-à-dire toujours haut, et touchait juste», a déclaré la ministre dans un communiqué. «Il était aussi un découvreur de talents, révélant Emmanuelle Béart ou offrant plusieurs rôles à Daniel Auteuil», souligne-t-elle, rappelant qu'«il a fait tourner également les grands artistes des années 60 (Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Jean Dessailly, Jean-Claude Brialy, Jean-Pierre Cassel, Jean Paul Belmondo, Claude Rich, Jacques Brel...)».
Le président de la République François Hollande, a lui aussi rendu hommage au réalisateur, soulignant que «notre pays perd, aujourd'hui, un grand cinéaste attachant et original», selon un communiqué de l'Elysée. Edouard Molinaro «possédait le talent d'attirer un large public autour de films de qualité», a ajouté le chef de l'Etat, ajoutant que «ce cinéaste, qui eut une carrière riche et diverse, fit tourner les plus grands acteurs du cinéma français en conquérant à la fois le public et l'estime de ses pairs.»