CINEMAOrlando Bloom change d'image dans «Zulu»

Orlando Bloom change d'image dans «Zulu»

CINEMAOrlando Bloom incarne un flic torturé par ses démons dans le brillant «Zulu» de Jérôme Salle...
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no caption - Pathé, 2013.
Caroline Vié

Caroline Vié

Le roi des Elfes du Seigneur des anneaux et le beau gosse de Pirates des Caraïbes sont portés disparus dans Zulu. Orlando Bloom a changé de look pour incarner un flic luttant contre ses démons et des bandits brutaux dans ce thriller haletant de Jérôme Salle. Rencontre.

Etiez-vous conscient de balayer votre image de héros dans Zulu ?

Absolument ! Bien que je considère qu’être un flic en Afrique du sud est vraiment héroïque… Ces hommes doivent affronter la vraie violence de façon quotidienne au péril de leur vie. Cela n’a rien à voir avec les univers de fiction dans lesquels je me suis fait connaître.

Pourquoi ce changement dans votre carrière ?

Il était temps qu’on me voit comme un homme et plus comme un minet au physique avantageux. Depuis que je suis devenu père, j’ai envie d’évoluer, ce qui ne veut pas dire que je renie mon passé, loin de là. Il était juste temps de me lancer un nouveau défi. C’était une façon d’atteindre l’âge adulte professionnellement après avoir mûri personnellement.

Comment avez-vous préparé le rôle ?

Je suis du genre à voir besoin d’entrer progressivement dans mon personnage. J’ai mis l’accent sur le langage corporel de cet homme. J’ai remarqué que les Sud-africains ont une façon très virile de se déplacer comme pour illustrer l’une de leurs devises : «Un cow-boy ne pleure jamais devant son cheval». Cette maxime est devenue mienne pendant tout le tournage.

Etait-ce douloureux d’incarner cet homme blessé ?

C’est le genre de personnages dont on ne se débarrasse pas quand on va se coucher après sa journée de boulot ! Il colle vraiment à la peau. J’étais heureux de repartir tourner Le Hobbit après Zulu car cela m’a donné une belle bouffée d’oxygène. J’avais l’impression d’allumer la lumière comme avec un interrupteur quand j’ai quitté ce personnage.

De quoi avez-vous envie maintenant ?

Je rêve de connaître une expérience professionnelle si exaltante qu’elle me terrifiera. J’ai besoin d’avoir peur pour me sentir vivant. Mais j’ai du mal à imaginer ce qui pourrait me faire flipper aujourd’hui après avoir tourné Zulu et joué dans «Roméo et Juliette» sur une scène de Broadway.

Un choc ahurissant

Zulu ce fut d’abord l’incroyable roman de Caryl Férey (Série Noire/Gallimard). Un choc ahurissant que Jérôme Salle a su restituer à l’écran. On prend immédiatement fait et cause pour ces deux flics (Orlando Bloom et Forest Whitaker) emportés dans un engrenage mortel au cours d’une enquête sur le meurtre d’une gamine. L’Afrique du Sud post-apartheid est un personnage à part entière de ce thriller intense emporté par deux acteurs brillants qui ne ménage aucun répit au spectateur.