Festival Lumière: Quentin Tarantino assure le show pour la remise de son prix
CINEMA•Le metteur en scène américain a dansé sur la musique de «Pulp fiction» avant de déclarer que la France est «son vatican»...20 Minutes avec AFP
Le cinéaste américain Quentin Tarantino a reçu vendredi soir à Lyon (Rhône) le prix Lumière 2013 des mains de son actrice fétiche Uma Thurman et devant «sa famille» au cours d'une soirée placée sous le signe de l'humour mais aussi de l'émotion.
Le réalisateur de Reservoir Dogs, Iglourious Basterds ou Django Unchained a fait le show en dansant façon Pulp Fiction puis en affirmant que «le cinéma était sa religion, et la France son vatican».
Il s'est dit encore heureux de recevoir ce prix dans la ville où le cinéma a été inventé et que les parents des frères Lumière se soient rencontrés car ainsi «le cinéma a été inventé et moi j'ai eu quelque chose à faire!»
De multiples hommages
Thierry Frémaux, directeur général du Festival Lumière, comme Bertrand Tavernier président de l'Institut Lumière, ont tous deux souligné la très grande culture cinématographique de Tarantino et rappelé que le prix Lumière récompensait à la fois l'ensemble d'une oeuvre et «un acte d'admiration pour le cinéma».
Tarantino, fou de cinéma, est un metteur en scène qui truffe ses films de références au passé cinématographique.
Au cours d'une soirée très enlevée, Uma Thurman, Harvey Keitel et Tim Roth ont rendu hommage au cinéaste qui leur a offert des rôles marquants tandis que Mélanie Laurent a chanté «Bang Bang», tiré de la bande-originale du diptyque «Kill Bill».
«Un loup solitaire»
Le très influent Harvey Weinstein a souligné la grande générosité du cinéaste qui pendant le tournage de Pulp Fiction lui a demandé de «venir dans Chinatown à Manhattan voir un film d'un inconnu et de contribuer à sa diffusion aux Etats-Unis: c'était Chingking Express de Wong Kar Wai», reconnu aujourd'hui comme l'un des plus grands cinéastes au monde.
Evoquant derrière lui «tous ces gens qui ont permis ses rêves et joué dans ses rêves» Quentin Tarantino a avoué s'être «longtemps senti comme un loup solitaire», sans doute «parce ce que je n'ai jamais vraiment eu de famille». «Mais les gens sur scène ce soir c'est ma famille», a-t-il dit les larmes aux yeux.
Puis il s'est adressé aux quelque 2.700 spectateurs de la salle en leur disant qu'une autre composante de sa vie était le public, déclenchant l'hystérie.
«Sachez que la France vous aime aussi»
Peu après la cérémonie, le réalisateur a été fait commandeur des Arts et Lettres par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. «Comme vous avez déclaré votre amour pour le cinéma et à la France, sachez que la France vous aime aussi», a-t-elle dit.
Durant ce 5e festival qui a débuté lundi et s'achèvera dimanche, Tarantino a beaucoup donné de sa personne et bousculé les habitudes courant de salle en salle voir des films.
Dès le soir de l'ouverture, il était venu rendre un hommage à Jean-Paul Belmondo parlant de la «supercoolitude» de l'acteur français.
Pas question de devenir «un vieux boxeur»
Jeudi après-midi, il était venu présenter aux spectateurs le très improbable film américain Hitler Dead or Alive dont une des scènes en a inspiré une autre pour Inglourious Basterds.
Le soir, accompagné d'Uma Thurman, il a fait la joie du public en venant présenter Pulp Fiction.
Agé de 50 ans et auteur de 8 films seulement dont le dernier Django Unchained, son plus grand succès public, Tarantino a confié mardi avoir «quatre idées» de films qui pourraient l'occuper pendant dix ans, s'interdisant néanmoins de finir en «vieux boxeur» incapable de s'arrêter.