«Ma vie avec Liberace»: Une histoire d'amour très gay signée Steven Soderbergh
CANNES•Steven Soderbergh s'est entouré d'une distribution haut de gamme pour rendre hommage à un musicien flamboyant...
Caroline Vié
Nous voilà rassurés! Steven Soderbergh ne prendra finalement pas sa retraite après Ma vie avec Liberace. Il faut dire que ce biopic flamboyant sur un musicien qui ne l’est pas moins donne envie de voir davantage de films du réalisateur Palme d’or à Cannes en 1989 pour Sexe,mensonges et vidéo. Soderbergh nous emmène faire un tour dans l’existence de Liberace, pianiste virtuose qui conquis un public suffisamment candide pour ne pas se douter qu’il était gay. Amoureux du «bling bling» avant l’heure, ce showman lifté, peu connu en France, était une star adulée outre-Atlantique comme en témoigne le musée qui lui est consacré à Las Vegas. Soderbergh centre son récit sur son histoire d’amour avec un jeune homme naïf tout frais sorti de sa campagne qui va découvrir les joies et le calvaire que constitue la vie commune avec une vedette à l’égo surdimensionné.
Un film culotté
Steven Soderbergh a eu du mal à monter ce film qu’Hollywood jugeait «trop gay». C’est finalement la chaîne de télévision HBO qui s’y est collée! Et de très grandes stars ont accepté de se métamorphoser pour lui. Le plus spectaculaire est Michael Douglas, premier choix du réalisateur pour se glisser dans la peau de Liberace, décédé du sida en 1987. Matt Damon, épatant dans le peau de son amant juvénile et Rob Lowe en chirurgien esthétique cupide sont tout aussi épatants. On plonge comme dans un rêve un univers flamboyant qu’on découvre avec le même émerveillement sidéré que le héros. Soderbegh aime ses personnages et nous fait partager sa passion ne serait-ce que parce que son film est avant tout l’histoire de deux personnes qui s’aiment. Il n’est pas impossible de sentir une vive émotion en voyant l’Adonis vieillissant sourire, la larme à l’œil devant des images de celui qu’il a adoré. On aura le temps d’acheter des mouchoirs car il faudra attendre cet automne pour découvrir le film dans les salles françaises. Mais on parie que ce couple épatant ne sera pas oublié aux Oscars...
