CANNES«La Grande Bellezza» de Paolo Sorrentino mérite son titre

«La Grande Bellezza» de Paolo Sorrentino mérite son titre

CANNESPaolo Sorrentino et son acteur Toni Servillo sont de retour pour une pure merveille déjà en salle...
Caroline Vié

Caroline Vié

Entre Paolo Sorrentino et Toni Servillo, la complicité ne date pas d’hier : ces deux-là se sont rencontrés en 2001, juste avant que le jeune réalisateur confie à l’acteur de théâtre reconnu le rôle principal de son premier film L’Uomo in piu. Depuis, les deux hommes ont tourné ensemble trois films dont La Grande Bellezza (La grande beauté en version française). «J’ai écrit le rôle pour Toni, explique Sorrentino. Il est de ces acteurs qui vous surprennent en permanence. Notre relation ressemble à celle d’un couple: nous veillons en permanence à ne pas tomber dans la routine.»

Le personnage de Jep, auteur d’un seul roman s’interrogeant sur sa vie après avoir fêté ses 65 ans, n’a rien d’ordinaire. «Paolo est un écrivain précis et surdoué, dit Servillo. Il vous donne suffisamment de matière pour que vous vous sentiez soutenu et assez de liberté pour vous permettre de vous approprier le rôle.»

Rome mon amour

Après le triomphe d’Il Divo (2008), Servillo a fait des infidélités à son complice en allant tourner This Must Be The Place (2011) avec Sean Penn. «Comme bien des époux infidèles, j’ai ensuite fini par rentrer à la maison, plaisante Sorrentino. Tourner un film à Rome avec Toni me donnait l’impression de revenir chez moi.»

Cette fresque sublime où Rome joue un rôle à part entière fait souvent penser à l’univers Fellini revu et corrigé par un cinéaste à l’humour acide et à l’univers visuel flamboyant. «Paolo m’a encore gâté, s’amuse Servillo. Après m’avoir enlaidi dans Il Divo, il fait de moi un play-boy irrésistible, un beau cadeau à mon âge.»

Les deux amis sont décidément inséparables : Servillo vient d’enregistrer une version audio d'Ils ont tous raison, roman qu’a écrit Sorrentino (Editions Albin Michel). «J’ai lu pendant neuf heures», raconte l’acteur. «Personne d’autre n’aurait pu le faire aussi bien», souligne le réalisateur. On espère revoir des deux-là sur scène pour y récolter un trophée mérité… Et pourquoi pas pas une palme toute dorée?