Joel et Ethan Coen: «Cannes nous a toujours porté chance»
CANNES•Le festival réussit aux frères Coen depuis leurs débuts. Joel et Ethan ont parlé à «20 minutes» de leur expérience sur la Croisette...Caroline Vié
Inside Llewyn Davis a rencontré un accueil enthousiaste lors de sa projection dimanche soir. Ce coup de projecteur sur un musicien folk du début des années 60 qui tente vainement de percer a emballé la Croisette. Joel et Ethan Coen était donc très détendus pour répondre en binôme aux questions de 20 minutes.
Quels sont vos premiers souvenirs de Cannes?
Joel Coen:On est venus une première fois avec Sang pour Sang au Marché du film en 1984. C’était déjà magique pour nous et puis il y a eu la Palme d’or pourBarton Fink en 1991.
Ethan Coen:On peut dire que le festival nous porte chance. On s’est toujours bien amusé à Cannes. Y revenir est une joie.
Votre plus beau souvenir de Cannes ?
E.C.:Nous avons vécu tellement de Cannes différents qu’il est difficile de privilégier un moment. Je me souviens qu’au tout début, nous n’avions pas un sou et que nous ne mangions que des sandwiches. Les choses ont changé depuis.
J.C.:Le plus grand bonheur est de monter les marches. Cette année, toute notre équipe est encore là. Même John Goodman qui tourne à Berlin fait l’aller-retour dans la soirée pour être à nos côtés.
Comment définiriez-vous Inside Llewyn Davis ?
E.C.: C’est un film musical sur la fin des rêves d’un musicien pas très doué. Notre idée était de le montrer un peu comme un boulet qui s’incruste sur le canapé de ses amis et finit par se rendre impopulaire.
J.C.: Il y a un fond de gravité dans le personnage parce qu’il se rend compte qu’il risque de ne pas arriver à ses fins professionnellement et qu’il sait qu’il se conduit comme un grand enfant et que cela ne va pas pouvoir durer.
Aurait-il pu être un réalisateur ?
J.C .:Sans doute.C’est pour cela que nous nous sentons si proche de lui Il pourrait être l’un d’entre nous. Il est parfois difficile de déterminer ce qui cause l’échec ou la réussite.
E.C.:Ce qui est dur pour lui c’est qu’il n’est pas totalement dépourvu de talent. Il n’est pas nul. Il lui manque juste le petit supplément d’âme qui lui aurait permis de percer.
Vous vous verriez recevoir une deuxième Palme d’or?
E.C.:Oui, comme ça on en aurait une chacun! C’est une plaisanterie : nous sommes déjà aux anges d’être ici, au Festival, l’endroit où sont célébrés tous les cinémas.
J.C.:On a le sentiment de se sentir chez soi quand on vient à Cannes. En dehors des Etats-Unis, c’est sans doute le seul l’endroit où nous avons l’impression d’être aussi à la maison.