CANNESAvec «Le Passé», le cinéaste iranien Asghar Farhadi va refaire un malheur

Avec «Le Passé», le cinéaste iranien Asghar Farhadi va refaire un malheur

CANNES«Le Passé» signe le retour d’Asghar Farhadi en salle et son arrivée au pied des marches... En salle dès vendredi, le film devrait connaître au moins le même succès qu'Une séparation... Les raisons par ici...
Stéphane Leblanc

Stéphane Leblanc

Présenté ce vendredi en compétition à Cannes et distribué dans la foulée dans 250 à 300 salles de France, Le Passé d'Asghar Farhadi commence comme Une séparation, par l’officialisation d’une rupture conjugale. S’ensuit un enchaînement de non-dits et de quiproquos d’autant plus captivant qu’il mène inéluctablement au drame. «On est loin du grand cinéma iranien contemplatif des années 1980», estime le producteur français du film, Alexandre Mallet-Guy. Mais on y trouve bien d’autres motifs de satisfaction.

Sans manichéisme

Asghar Farhadi ne porte aucun jugement moral sur les personnages. Comme dans Une séparation, chacun à ses raisons, chacun souffre et adopte à son tour un comportement maladroit ou blessant. Mais tous les rôles sont fouillés et tous sont traités avec un louable soucis d’équité.

Un cinéaste reconnu

Bien que joué et dialogué en farsi, la langue parlée en Iran, Une séparation avait touché plus d’un million de spectateurs. C’est dire comme Le Passé a devant lui un beau potentiel d’entrées. Son réalisateur est reconnu et le fait que le film ait été tourné en France et en français, «va lui permettre de toucher en plus ceux qui ne voient les films qu’en VF».

Un casting de choc

Asghar sait s’entourer des meilleurs. Cette fois, Bérénice «The Artist» Béjo et Tahar «Le Prophète» Rahim, dirigés de main de maître par un cinéaste qui sait mieux que quiconque révéler leurs sentiments les plus profondément enfouis.

Un bon timing

«Passer au début du festival nous permet de profiter du week-end de Pentecôte pour les entrées en salles, mais aussi parce que les jurés vont y penser longtemps avant de rendre leur verdict». Pour le public, le producteur espère susciter «une vraie curiosité de voir un film dont on parle à la télé». Et «sa présence au palmarès», qu’il appelle de ses voeux, «aurait pour effet de relancer l’exploitation».