«Insensibles»: Quand l'histoire se fait horreur

«Insensibles»: Quand l'histoire se fait horreur

CHOC- Le film qui secoue le spectateur...
Caroline Vié

Caroline Vié

Dans Insensibles, son premier long métrage, Juan Carlos Medina conte l'histoire de gamins incapables de ressentir la douleur à la veille de la guerre civile espagnole. Internés, torturés, assassinés, ces innocents donneront naissance à un monstre. Mêler historique et horrifique vous semble une drôle d'idée? Pourtant, cela marche! 20 Minutes vous donne la recette de ce sous-genre typiquement ibérique remis au goût du jour par ce film superbement dérangeant.

Les enfants, c'est payant. Rien ne vaut le regard d'enfants innocents pour souligner l'horreur d'une époque, surtout quand ils subissent des expériences pas vraiment homologuées par la Faculté… « C'est un point de vue parfait pour montrer la folie du monde des adultes », souligne Medina, réalisateur français d'origine espagnole.

Les monstres, c'est inquiétant. Comme Guillermo Del Toro dans L'Echine du diable (2001) et Le Labyrinthe de Pan (2006) ou Alex de la Iglesia évoquant la même période de la guerre civile et du franquisme dans Balada Triste (2010), Medina entre de plain-pied dans le cinéma d'horreur avec un monstre particulièrement cauchemardesque. «La créature n'est devenue ainsi que par la faute d'hommes sans scrupule. Elle est le produit d'une époque», explique-t-il.

La réalité, c'est effrayant. Placer des éléments réalistes au sein de la fiction d'horreur renforce le récit comme ces marques de crosses de fusil que traquent les soldats franquistes pour identifier les partisans. On tremble d'autant plus que la peur est ancrée dans la réalité: «Je me suis livré à des recherches sur la guerre civile, mais cela n'a pas été évident car les gens n'ont pas vraiment envie de se souvenir de cette période.»

La mémoire, c'est important. On ne prend pas les mouches avec du vinaigre cinématographique. Rien ne vaut un bon petit film d'épouvante pour pousser les cinéphiles à s'intéresser à l'Histoire. «J'espère secouer les jeunes et leur donner envie d'en savoir davantage sur cette période, confie le réalisateur. J'aimerais que, comme moi, ils aient envie de questionner ceux qui l'ont vécue pendant qu'il en est encore temps.» A quand une œuvre de ce genre sur la guerre d'Algérie?

La bande annonce: