Mike Leigh: «Cannes fait la nique aux grosses machines américaines»
INTERVIEW•Le réalisateur britannique est un amoureux de Cannes...Caroline Vié
De notre envoyée spéciale à Cannes
Another Year de Mike Leigh est notre film favori de la sélection à ce jour. Le réalisateur britannique montera les marches à 22h avec ses comédiens. Ravi de voir que le film avait été très applaudi à la projection de presse de samedi matin, il s’apprêtait à affronter cette épreuve avec un enthousiasme gaillard et a répondu aux questions de 20minutes.fr de façon adorable.
Est-il important pour vous d’être sélectionné à Cannes?
Le Festival de Cannes est l’endroit où le monde entier célèbre le cinéma. C’est pour cela que je l’adore. C’est merveilleux de faire partie de cette fête européenne qui fait la nique aux grosses machines américaines. Hollywood a beau payer des millions pour mettre des panneaux sur la Croisette annonçant leurs grosses sorties, leurs productions ne peuvent pas acheter le fait de se trouver en compétition. C’est génial car cela donne leur chance à d’autres formes de cinéma ce que je trouve très sain.
Etes-vous anxieux avant la projection de votre film?
Je me demande comment les gens vont réagir. Et puis, il faut que je me mette en smoking ce qui n’est pas du tout mon style. Je préfère des tenues plus décontractées, mais c’est avec plaisir que je me plie à ce type d’obligation car je suis conscient qu’une grande fête doit offrir son comptant de paillettes. On est dans le domaine du show-business. Si la simplicité vestimentaire était mon unique objectif dans la vie, je serais moine trappiste, pas réalisateur de cinéma.
Aimeriez-vous recevoir la Palme d’or?
Bien sûr! D’autant plus que j’en ai déjà une (pour Secrets et mensonges). Mais, pour être honnête, je préférerais qu’on récompense mes acteurs. J’ai été juré à Cannes alors je sais que ce n’est pas évident de distinguer des films et qu’on a le vertige devant le choix qui s’offre à nous. Quand je regarde la liste d’oeuvres dans laquelle Tim Burton et ses jurés vont devoir piocher, je les plaindrais presque de se retrouver devant tant il y a de grands noms à départager. Je souhaite évidemment qu’ils n’oublient pas le mien.