Le projet Garonne-Eiffel à la conquête de la rive droite de Bordeaux
URBANISME•Un projet d'aménagement de grande ampleur à Bordeaux fait l'objet depuis lundi 6 février d'une exposition. Présentation...Mickaël Bosredon
La reconquête de la rive droite se poursuit. Depuis lundi l’espace «Le 308» à Bordeaux expose le projet d’urbanisme Garonne-Eiffel, extension de l’autre côté de la Garonne de l’Opération d’intérêt national (OIN) Euratlantique, dont la majeure partie se situe rive droite sur le secteur Saint-Jean-Belcier. Garonne-Eiffel, c’est un territoire de 154 hectares, à cheval sur les communes de Bordeaux et Floirac, coupé en deux par une ligne de chemin de fer. C’est aussi 2,5 km de rives le long de la Garonne, quatre ponts et bientôt un cinquième avec la construction du pont Jean-Jacques Bosc.
Lauréate du concours d’urbanisme, l’agence TVK est venue vendredi présenter son projet. Il n’est pas prévu de «grand geste architectural» sur ce périmètre «complexe», a insisté l’un des deux architectes de l’agence, Antoine Viger Kohler. Ce qui ne veut pas dire pour autant un manque d’ambition. Missionnée pour neuf ans, TVK assure avoir «une grande stratégie» pour ce projet, dont l’axe principal se situe autour de la rencontre entre la nature et l’infrastructure.
Bâtiments industriels et espaces verts
«Il existe une vraie présence du patrimoine, notamment industriel, à cet endroit, créant une identité.» Les architectes-urbanistes souhaitent «garder une partie des bâtiments industriels pour les réanimer» assure Alain Trevelo, l’autre membre de TVK. La nature, elle, prendra forme avec la création de 15 hectares d’espaces verts, sans compter les quais, dont 9 hectares pour le parc Eiffel qui se situera le long de la voie de chemin de fer. Ce sera aussi la reconquête des berges, et l’utilisation de l’eau dans ce secteur inondable pour «irriguer et rafraîchir les quartiers» notamment en période estivale.
Philippe Courtois, Directeur de l’établissement public d’aménagement Euratlantique, insiste pour sa part sur «la création de 5000 logements dans un secteur peu habité pour l’instant, et l’aménagement de nombreux espaces publics». La densité sera essentiellement «horizontale». Avec, «peut-être», quelques pointes à une cinquantaine de mètres de hauteur pour certains immeubles, en bordure de Garonne. « Le logement, particulièrement le social, aurait intérêt à regagner de la hauteur, pour conquérir des vues, qui pourront être très belles à cet endroit », estime Philippe Courtois.
Il restera enfin à régler la question du transport dans un secteur mal desservi. Si les images des architectes projettent un tramway sur le pont Saint-Jean, Philippe Courtois calme le jeu. « Un transport en commun en site propre sur le pont fait bien l’objet d’une étude engagée par la communauté urbaine de Bordeaux. Personne ne peut dire ce qu’elle en concluera. »