Responsable clinique du comité de pilotage du centre d’assistance médicale à la procréation de BordeauxQuelles sont les méthodes utilisées en cas de stérilité ?Après la recherche des anomalies, on fait une stimulation hormonale pendant six mois pour augmenter l’ovulation. Si cela ne donne rien, on peut pratiquer une insémination intra-utérine – pour les problèmes mineurs –, une fécondation in vitro ou une injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes [injection des spermatozoïdes dans l’ovocyte], en cas d’infertilité masculine. Les taux de réussite oscillent entre 15 % et 30 %.Quelles sont les nouveautés dans ce domaine ?Il existe un stylo d’auto- injection pour la stimulation hormonale. Les femmes n’ont plus besoin de faire des piqûres quotidiennes douloureuses, elles y gagnent en confort et en autonomie.Les causes de stérilité évoluent-elles ?Non, mais aujourd’hui, les femmes retardent leur grossesse, alors qu’après 38 ans, la fécondité baisse. Elles pensent que la technique peut tout faire, mais c’est le corps qui décide. Quant à l’infertilité masculine, on se rend compte qu’elle correspond à 30 % des cas, mais on la traite mieux.Le traitement est-il choisi en fonction des patients ?Tout dépend du temps que le couple a attendu. Quand il ne parvient pas à avoir d’enfant au bout d’un an, on parle d’infertilité, mais on commence par une simple stimulation hormonale. S’il essaie depuis cinq ans, on pratiquera la technique la plus forte.Quel soutien psychologique proposez-vous aux patients ?Des structures d’aide peuvent être consultées à la demande. Débuter un traitement donne de l’espoir, mais cela peut être difficile à vivre, car le processus peut prendre trois mois comme cinq ans. Mais quatre tentatives – à l’issue desquelles 70 % des couples parviennent à avoir un enfant – restent le maximum. Recueilli par Orianne Dupont