«On joue enfin une équipe pro chez nous à Bergerac ». Fabien Pujo aborde ce match contre Lens avec envie. L’entraîneur du Bergerac Périgord FC le sait : ce 16e de finale de Coupe de France est avant tout une opportunité pour son club et sa ville. « Ça n’est pas un match habituel. Il y a tout l’émotionnel qui va avec, le tapage médiatique, toute cette lumière qui vient sur nous… »

L’équipe, qui évolue en CFA, s’entraîne depuis lundi pour cette rencontre : « Avant il y avait le championnat donc on a commencé la préparation sportive cette semaine. On a la chance de ne pas jouer ce week-end, ça nous donne plus de temps », explique le coach.

Rien à perdre

Ses joueurs n’étant pas habitués à affronter des professionnels (de Ligue 2 en l’occurrence), Fabien Pujo a « décortiqué » les images des matchs de Lens afin de voir « leurs points forts et faibles, les phases arrêtées, les combinaisons… », et savoir comment les contrer. « On va essayer de mettre une composition qui pourrait peut-être les gêner, et à laquelle on est habitués », raconte Victor Fuchs, milieu de terrain bergeracois.

Comme son coach, il évoque une « pression positive » : « On sera dans le rôle de l’outsider donc si on gagne, ça sera que du positif, si on perd, la logique sera respectée. C’est plutôt eux qui doivent avoir la pression ! »

« On n’a rien à perdre, on ne passera pas pour des cons si jamais ça ne passe pas », estime Fabien Pujo. D’autant que le club a déjà parcouru un joli chemin à son niveau : la dernière fois que le Bergerac Périgord FC avait atteint les 16e de finale de Coupe de France remonte à… 1963. « Je n’étais pas né, personne ne l’a vu ici. Ils avaient perdu contre Toulouse lors de ce match ».

A quatre matchs du Stade de France

L’équipe rêve donc de l’emporter pour aller pas à pas jusqu’au stade de France en Finale. « Calais (également en CFA) l’avait fait en 2000, pourquoi pas nous ? », s’amuse Fabien Pujo. Selon lui, l’année pourrait leur porter chance : « A Bergerac on ne fait jamais rien par hasard : c’est le centenaire du club et c’est aussi le centenaire de la Coupe de France. Les deux réunis, ça peut faire un bon cocktail ».

Qu’ils créent l’exploit ou non ce mardi, le coach en est convaincu : ses joueurs sont donc en train « d’écrire une page de l’histoire de la Coupe de France à Bergerac ». D’ailleurs, personne ne s’y méprend : dans la ville, certaines voitures arborent déjà des fanions aux couleurs du club, créés pour l’occasion. Et le public sera au rendez-vous : près de 5000 personnes sont attendues, supporters lensois compris.

Un nouvel hymne

Réputés pour être le meilleur public de France, les soutiens des sang et or devraient affluer massivement vers la Dordogne mardi prochain. La fédération estime qu’ils seront environ un millier à encourager leur équipe en chantant Les Corons.

Pour leur faire concurrence, le kop des Dragons Bergeracois a rédigé un hymne : « C’est un chant utilisé par les supporters des Girondins donc on s’est arrangé avec eux. On a gardé l’air et changé les paroles », explique Jérome Perinot, le président du kop. Les paroles seront distribuées en tribune avant le coup d’envoi.

« On devrait être entre 3000 et 3500 supporters, ça fera beaucoup de voix face aux Lensois ! », se réjouit le supporter. Echarpes et fanions seront également en vente. Et les spectateurs devraient affluer de partout : « J’ai des contacts à Sainte-Foy-La-Grande, Trélissac, Périgueux… ». Toute la Dordogne devrait donc vibrer mardi soir.