AGRICULTUREAu moins 800.000 canards vont être abattus d’ici le 20 janvier

Grippe aviaire: Les 800.000 canards du Sud-Ouest ne passeront pas l'hiver

AGRICULTUREA partir de ce jeudi et jusqu à fin janvier, des abattages massifs de palmipèdes vont être réalisés dans le Gers les Landes et les Hautes-Pyrénées afin d'éviter la propagation du virus...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Le gouvernement a décidé de frapper fort face à la nouvelle vague de grippe aviaire qui déferle sur le Sud-Ouest depuis le début du mois de décembre. Des abattages massifs de canards ont débuté ce jeudi et devraient se poursuivre jusqu’au 20 janvier, dans quatre abattoirs réquisitionnés pour cette opération.

De 800.000 à 1,3 million de canards euthanasiés

Quelque 800.000 palmipèdes prêts à gaver vont être euthanasiés sur la zone concernée, une partie du Gers des Landes et des Hautes-Pyrénées, qui compte environ 150 communes. Si la situation n’est pas stabilisée, les autorités pourraient même décider d’abattre l’ensemble des canards prêts à gaver du secteur, soit 1,3 million de bêtes. « L’idée est de dépeupler rapidement afin que le virus, faute de support, disparaisse rapidement, commente Christophe Barrailh, président de l’Interprofession française du foie gras. On n’attend pas la fin du cycle mais on anticipe ».

Cette mesure vise à éviter la propagation du virus, revenu sous une forme différente et particulièrement virulente, via les oiseaux migrateurs. Les canards qui n’ont pas été engraissés ne seront pas commercialisés après l’abattage, même si le virus n’est pas transmissible à l’homme, car ils n’ont pas encore été engraissés. Ils seront confiés à la filière d’équarrissage. « Cette opération de dépeuplement sera suivie par un nettoyage et une désinfection des bâtiments et des parcours. A l’issue de cette opération d’assainissement, le repeuplement de la zone nécessitera de définir des conditions strictes de biosécurité », précise le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.

80 millions d’euros de pertes annoncées

Si l’interprofession reconnaît que c’est « un coup dur »après un vide sanitaire de 4 mois et des travaux réalisés sur les exploitations pour répondre aux nouvelles normes de biosécurité, elle estime qu’il était « nécessaire que les pouvoirs publics prennent cette mesure ». Elle espère que la décision radicale de recourir à l’abattage d’anticipation permettra d’éviter que d’autres élevages soient contaminés. Si les 800.000 abattages ne suffisent pas, et qu’il faut euthanasier l’ensemble des canards prêts à gaver du secteur, l’interprofession annonce de lourdes conséquences économiques, qui se chiffreraient à environ 80 millions d’euros. L’Etat a déjà annoncé son soutien à la filière dans ce contexte d’une nouvelle crise sanitaire.

Les éleveurs ne font pas de constat d’échec par rapport à toutes les nouvelles mesures mises en places en 2016. « Tout ce qui a été fait l’an dernier a fonctionné et les tests réalisés en septembre l’ont montré. Ceci est un épisode très différent. La biosécurité a du sens mais on pourra peut-être, une fois l’incendie éteint, y ajouter des mesures correctives », commente Christophe Barrailh. Le plus urgent à l’heure actuelle est de stopper la propagation du virus comme cela a déjà été fait à une échelle plus petite sur le Tarn, l’Aveyron et le Lot-et-Garonne, qui sont aujourd’hui des zones stabilisées.