Cargo dans le golfe de Gascogne: Le point sur la situation
NAVIRE DE COMMERCE•Le remorquage du « Modern express » en dérive depuis une semaine est bien engagé ce lundi à 45 kilomètres des côtes du Bassin d'Arcachon...E.P.
Le cargo de commerce le Modern Express est en perdition depuis mardi dans le Golfe de Gascogne. L’équipage de 22 marins a été évacué dès mardi et depuis, des tentatives d’accrochage du remorqueur espagnol Centaurus avaient eu lieu en vain, jusqu’à ce que lundi, une fenêtre météo rende le remorquage possible.
Quelle est la situation actuelle ?
Le navire a réussi à être attaché au remorqueur Centaurus, ce lundi en fin de matinée, les spécialistes ont été évacués et le remorquage a commencé « avec succès » selon la préfecture maritime. Le Centaurus a réussi à le pivoter, à lui mettre le nez vers le large, a indiqué le capitaine de frégate Louis-Xavier Renaux. « Le convoi fait actuellement route vers l’ouest à 3 nœuds » (5,5 km/h), a-t-il précisé, indiquant que la priorité des experts était désormais d’éloigner le cargo des côtes pour « se donner de la marge ». Le cargo est actuellement à 45 kilomètres des côtes.
Tout n’est pas encore gagné cependant. La remorque (nom donné aux câbles reliant le navire et le remorqueur) utilisée est « plus souple, plus facile, plus maniable. Mais elle peut « casser », notamment en raison de la houle qui restait importante en début d’après-midi avec des creux de 2,50 à 3 mètres de haut, et de la force de traction. « Si la remorque casse dans l’heure qui vient, on sera dans la même situation que ce (lundi) matin », a averti le capitaine de frégate.
« #ModernExpress Le cargo s'éloigne actuellement de la côte, remorqué par le «Centaurus». https://t.co/NIefCp7Psj pic.twitter.com/Q8gXzJDOdV — Premar Atlantique (@premaratlant) February 1, 2016 »
L'échouage est-il exclu?
Même si la menace d'un échouage semble reculer, les communes du littoral landais restent en alerte. 72 militaires de la Sécurité civile, spécialisés dans la lutte anti-pollution, sont arrivés à Mimizan dans la nuit.
« On est totalement dans le préventif », a indiqué la préfète des Landes Nathalie Marthien lors d'une conférence de presse. « Le plan Polmar (pollution marine accidentelle) a déterminé quels étaient les points sensibles sur le plan écologique» où des «barrages et filets » seront posés dans l'après-midi, a-t-elle ajouté.
Le cargo transporte 3.600 tonnes de bois débité et des engins de travaux, ainsi que 300 tonnes de gazole de propulsion. Mais selon les autorités maritimes, « aucune trace de rejet » de gazole n'a été pour l'heure détectée. A titre de comparaison, le pétrolier Prestige, naufragé en 2002 au large de la Galice, transportait 77.000 tonnes de fioul.
Où le navire va-t-il être remorqué ?
On ignore encore vers quel port sera dirigé le cargo en cas de réussite complète de l’opération de remorquage. Mais les côtes Landaises ne semblent pas les plus appropriées. Les autorités estiment qu'il faut viser des plans d'eau calmes, nécessaires pour stabiliser le navire en vue de son redressement, « il y en a sur les côtes françaises et il y en a sur les côtes espagnoles. »
Pourquoi le navire s’est-il trouvé en difficulté au large ?
« Tout porte à croire que le cargo a été déséquilibré par les roulis alors qu’il y avait une tempête en mer. L’arrimage des marchandises a alors lâché, provoquant une gîte permanente », a expliqué le porte-parole de la préfecture maritime Louis-Xavier Renaux. Avant le début du remorquage, les autorités ont noté que le cargo ne s’enfonçait plus, le gîte ne varie plus et on n’a pas relevé de traces d’hydrocarbures.
Pourquoi les remorquages précédents ont-ils été des échecs ?
Les mauvaises conditions météo ont empêché le remorquage du cargo vendredi, samedi et dimanche. Il faut faire monter des hommes à bord pour relier le remorqueur au navire et cette opération ne pouvait pas se faire en toute sécurité. « A bord tout bouge beaucoup et il y a un parcours périlleux qui attend les spécialistes pour connecter les câbles », explique Louis-Xavier Renaux.