SECURITELa circulation interfiles des motards expérimentée

Bordeaux: Top départ pour l'expérimentation de la circulation interfiles des motards

SECURITEMême si elle se pratique depuis des années, la circulation interfiles des motards constitue un vide juridique, que l'expérimentation, à partir du 1er février, devrait combler...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Les motards attendaient le feu vert de l'Etat depuis plusieurs mois. Il leur a été donné le 26 décembre avec la parution d'un décret au Journal Officiel, qui autorise à partir du 1er février 2016 des zones d'expérimentation pour la circulation interfiles des deux-roues motorisés. Ces zones se situeront sur des voies rapides en Ile-de-France, Gironde, Rhône et Bouches-du-Rhône. La durée de l'expérimentation a été fixée à quatre ans.

Concrètement, quel est l'intérêt de ce test, sachant que la grande majorité des motards pratiquent déjà depuis des années la circulation entre deux files de voitures ? « Cette expérimentation est très importante dans l'objectif de légaliser cette pratique, car le Code de la route ne la prévoit pas. Il y a un vide juridique » explique à 20 Minutes un représentant de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) de la Gironde.

« Début de l'expérimentation de la circulation inter-files le 1/02/2016 à #Bordeaux grâce à la #FFMC ! cc @Motomagcom pic.twitter.com/7ZAw4ikeEb — FFMC 33 (@FFMC33) December 27, 2015 »

« Mettre en place un cadre légal qui puisse être enseigné à tous les usagers »

Surtout, elle va permettre « de mettre en place un cadre légal qui puisse être enseigné à tous les usagers de la route: motards, automobilistes, conducteurs de poids-lourds et de bus... », poursuit le représentant de la FFMC 33.

Le texte exige ainsi que la circulation interfiles ne se fasse pas à une vitesse supérieure à 50 km/h, et avec un différentiel de 20 km/h maximum entre les motards et les autres véhicules. « Dans nos préconisations, nous estimons que le différentiel de vitesse peut aller jusqu'à 30 km/h, explique la FFMC, même si nous sommes bien d'accord que cette pratique doit se réaliser sur des portions embouteillées: le but n'est pas de faire du slalom... »

En Gironde, le test ne devrait porter que sur la rocade bordelaise

Les voies de circulation retenues dans l'expérimentation seront des portions où la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 70 km/h, avec terre-plein central et au moins deux voies de circulation de chaque côté du terre-plein. Le périphérique parisien sera donc concerné, tout comme la rocade bordelaise.

« Nous attendons la communication de la préfecture sur ce point, explique la FFMC, mais en Gironde il semble que cette expérimentation se fera uniquement sur deux portions de la rocade bordelaise, avec des panneaux indiquant le début et la fin du test. »

Une pratique source de conflits

L'association souligne également que cette mesure pourrait permettre des avancées concernant les éventuels accrochages entre les motards et les autres véhicules. « A ce jour, le motard est systématiquement pénalisé, là il pourrait y avoir un partage des responsabilités. »

Même si elle ne dispose pas de chiffres, la FFMC assure que cette pratique « n'est pas spécialement accidentogène. » Elle est en tout cas souvent source de conflits sur la route. L'expérimentation vise à apaiser la situation.