«Diego libre dans sa tête, derrière sa fenêtre, déjà mort peut-être. » Et si ces paroles du refrain de la chanson « Diego » de Johnny Halliday, concernaient Diego Contento ? L’arrière gauche italo-allemand des Girondins (25 ans) semble plutôt à l’aise dans ses baskets mais depuis plusieurs semaines, c’est derrière les barreaux de la CFA qu’il s’exprime. Condamné en quelque sorte par Willy Sagnol, son entraîneur, lassé des performances plus que moyennes d’un joueur qu’il a lui-même fait venir du Bayern.

« On commence à trouver le temps long », avait indiqué le coach bordelais le 20 septembre dernier, au soir d’un match contre Toulouse, où il avait sorti son joueur à six minutes de la mi-temps. « C’est un choix qu’on a fait, que l’on assume mais c’est sûr que quand on arrive à faire venir un joueur d’un grand club, les attentes sont toujours très élevées. »

« On l’avait pris pour un joueur de grand talent et futur grand arrière gauche »

Et pourtant, le joueur ne répond pas aux attentes, alors qu’en Gironde, tout le monde s’attendait à voir débarquer le successeur de Benoît Trémoulinas, après une saison de paranthèse Orban au poste de latéral gauche. Vainqueur d’une Ligue des Champions en 2013, apparu très tôt (19 ans) en pros, les promesses étaient fortes. « Un vrai contre-attaquant avec un gros apport offensif, technique, une qualité de débordement, de passe en retrait et un pied gauche de haut niveau », résume l’Allemand Gernot Rohr, ancien joueur et entraîneur de Bordeaux, qui avait bien suivi les débuts de Contento en Bundesliga.

« C’est assez surprenant, poursuit l’actuel sélectionneur du Burkina Faso. Au Bayern, on l’avait pris pour un joueur de grand talent et comme un futur grand arrière gauche. Il a subi la conccurence de grands joueurs comme Alaba et le départ à Bordeaux était considéré comme un grand coup. Quand il est arrivé, j’avais croisé son frère et sa femme qui étaient vraiment contents d’être à Bordeaux car cela le rapprochait de ses racines latines [sa famille est napolitaine avant d’émigrer en Allemagne] et au final c’est une petite énigme. »

Au placard depuis un mois

Après avoir disputé 28 matchs l’an passé où il a pris plus de cartons jaunes (8) que délivré de passes décisives (2), l’arrière gauche patine en ce début de saison avec seulement six matchs joués. Depuis sa fameuse sortie avant la mi-temps contre Toulouse, on ne l’a pas revu en Ligue 1. Sagnol lui préférant un Poundjé pourtant pas irréprochable ou encore Nicolas Pallois dont ce n’est pas le poste.

« Ce garçon a perdu toute sa confiance, analyse Rohr. Il voit que l’entraîneur lui préfère des joueurs dont ce n’est même pas le poste. Forcément, il ne doit pas être bien. C’est vrai qu’au Bayern, il n’a jamais prouvé sur la durée mais quand il en est parti, on pouvait penser qu’il avait largement le niveau pour le championnat de France. Normalement, quand un joueur étranger arrive, il va de mieux en mieux au fil des semaines. Lui, c’est tout le contraire… »

Alors qu’il lui reste deux ans et demi de contrat en Gironde, Diego a encore le temps de retourner la situation et d’enfin, « allumer le feu », comme dirait Johnny. Peut-être dès samedi à Ajaccio, si Sagnol décide de le relancer.