Régionales: Virginie Calmels veut apporter sa «culture du résultat»
POLITIQUE•La tête de liste LR pour les élections régionales en Aquitaine souhaite mettre en avant son expérience du monde de l'entreprise...Propos recueillis par Mickaël Bosredon
Propulsée tête de liste des Républicains aux élections régionales des 6 et 13 décembre prochains, l'adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux mène sa première campagne électorale. Elle a répondu aux questions de 20 Minutes.
Vous avez débuté en politique il y a moins de deux ans. Quel regard portez-vous sur ce milieu ?
Je crois en la politique mais je viens du monde de l’entreprise où si vous n’êtes pas bon, vous n’êtes pas maintenu dans vos responsabilités. J’ai une culture du résultat, et on peut l’importer en politique où, parfois, des personnes n’ont pas le bilan escompté et se maintiennent pourtant.
Quelles seraient vos premières actions si vous êtes élue ?
La première sera de mettre en musique la réforme territoriale, sans que cela coûte plus cher, sinon la variable d’ajustement sera l’impôt. Cela veut dire apporter de la modernité au conseil régional. Il faudra ne pas remplacer les fonctionnaires qui partent à la retraite, pour faire baisser les effectifs, notamment ceux du siège des conseils régionaux qui représentent 2.000 agents. Dans les lycées on regardera au cas par cas. Le but est de faire cela avec les personnels car ce qui me frappe, c’est l’absence de motivation, de reconnaissance de ces personnels. Je crois aussi au travail en réseau, à la numérisation de l’économie, pour avoir des centres de décision répartis sur le territoire, et non pas concentrés à Bordeaux.
Les transports sont l’une des grandes compétences du conseil régional, quels sont vos projets ?
Il faut investir dans les routes car c’est un enjeu de développement du territoire, et pour l’instant c’est zéro dans le contrat de plan Etat-Région en Aquitaine. Parallèlement, il faut rénover les TER. Des réseaux sont saturés, et il faut les renforcer, à d’autres endroits la question du maintien de certaines lignes se posera. La loi Macron va créer de nouvelles lignes de cars et cela peut aussi apporter des réponses à la mobilité.
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Alain Rousset met en avant qu’il a remis en marche une industrie de pointe en Aquitaine. Quelles seront vos choix en matière économique ?
70 % des subventions en Aquitaine vont à 9 % de l’économie, c’est-à-dire à l’industrie. C’est pourtant la région de France qui a la plus forte croissance du chômage chez les jeunes. Mon choix sera de mettre le paquet sur l’apprentissage et la formation professionnelle. Ceux qui créent l’emploi, ce sont les commerçants, les artisans, les agriculteurs, les TPE-PME. Et ce sont les oubliés de la politique régionale. Le numérique est également un sujet majeur. Le projet d’Alain Rousset, c’est 50 % de la population couverte en haut-débit en 2022, il faut faire beaucoup mieux que cela.
N’avez-vous pas le sentiment d’avoir pris du retard sur Alain Rousset, dans votre campagne et dans la composition de vos listes ?
La campagne d’Alain Rousset, c’est être en photo dans le journal pour des inaugurations. Les citoyens veulent de l’action. Et moi, j’ai fait une liste d’union, avec Les Républicains, l’UDI, le Modem, CPNT. Cela prend un peu plus de temps que de faire une liste uniquement de socialistes. Mes listes sont celles des deux tours, ce n’est pas son cas et nous verrons si les citoyens adhèreront aux tripatouillages avec les Verts et le Front de Gauche entre les deux tours. Ensuite, j’ai voulu une modernisation du personnel politique, et la parité. Les socialistes, eux, reprennent les mêmes pour recommencer la même politique. Féminiser le personnel politique, c’est vivre avec son temps. A l’arrivée, je pense qu’on est en avance car on a réglé bien des problèmes en amont.
Que pensez-vous des propos de Nadine Morano sur la race blanche ?
Je ne vois rien de répréhensible à citer qui que ce soit quand on ne déforme pas la citation, et c’est une citation. Après, il y a une interprétation, et c’est cela qui lui est reproché, c’est ce qu’elle en a dit par la suite. Mais je ne suis pas dans les organes de parti, je ne suis pas porte-parole, donc la question de son investiture n’est pas mon problème.