Prenez d’un côté Clermont, trois matchs de Top 14 et trois victoires avec bonus offensif. De l’autre, le PSG, quatre victoires en quatre matchs de Ligue 1. En rugby et en foot, les adversaires du week-end des clubs bordelais (PSG-Girondins vendredi à 20h30 et Clermont-UBB, samedi à 18h30) sont les épouvantails de leur championnat respectif, dans lesquels les Bordelais sont plutôt moyens (Girondins 10es sur 20 et UBB 11e sur 14) en ce début de saison.

Pour autant, le mot d’ordre est le même de chaque côté. Tout est possible même si on ne la ramène pas trop. Willy Sagnol, le coach des Girondins, a choisi le ton ironique. « Heureusement que sur un match tout est possible sinon on ne va pas à Paris, on économise des frais d’avion et on garde du jus pour Liverpool. Paris, un ogre ? Vous savez, dans les histoires pour enfant, on a déjà vu des ogres se faire manger mais je ne vois pas comment on peut manger Paris, sur la durée en tout cas. »

Aucun objectif comptable annoncé

A Bègles, le discours est aussi prudent, à l’image de Jean-Marcellin Buttin, ancien de la maison clermontoise. « On n’a pas envie de partir en vacances [l’UBB ne rejouera que dans un mois] les mains dans les poches en ayant pris 40 points. Ça reste une équipe de rugby, quoi qu’il arrive, ils perdront des matchs dans la saison. » Plus fataliste, l’entraîneur des avants, Régis Sonnes, n’évoque pas d’objectif comptable pour ce déplacement. « De toute façon, il faut y aller à Clermont dans la saison, lance-t-il. Se relance ? On va essayer de progresser dans les points qui ne sont pas trop mal dans notre jeu. »

« Je n’ai pas envie de tomber dans le discours de dire que l’on va à Paris pour gagner ou prendre des points, clame Willy Sagnol, dont la posture est identique à celle prise par son homologue rugbyman. On va à Paris pour essayer de faire notre maximum et garder l’état d’esprit que l’on a montré sur les derniers matchs. »

« Il n’y a pas d’obstacle trop haut »

Difficile donc, d’espérer un résultat positif de la part d’une des deux équipes girondines ce week-end mais n’allez surtout pas croire qu’ils se déplaceront pour remplir les valises. « Il n’y a pas d’obstacle trop haut », veut croire Buttin. A condition d’afficher soi-même son meilleur visage. Or, depuis le début de la saison, les Girondins et l’UBB n’ont pas encore su élever leur niveau de jeu. C’est donc le moment ou jamais de démontrer qu’ils peuvent rivaliser avec les plus gros cette saison, au moins sur un match.