JUSTICEProcès Bettencourt: L'épouse d'Eric Woerth prend l'affaire «comme une insulte»

Procès Bettencourt: L'épouse d'Eric Woerth prend l'affaire «comme une insulte»

JUSTICEL' épouse de l'ancien ministre du Budget a été entendue devant le tribunal correctionnel ce mardi...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

C’est le témoignage clé de ce deuxième procès de l’affaire dite Bettencourt. Florence Woerth, 58 ans, a été entendue à la barre du tribunal, ce mardi, alors que son époux Eric Woerth, 59 ans, ancien ministre du Budget, comparait pour trafic d’influence au côté de Patrice de Maistre, 66 ans, ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt.

L’épouse d’Eric Woerth est au centre de l’affaire puisqu’il est soupçonné que Patrice de Maistre ait obtenu la légion d’honneur en 2007 en contrepartie du recrutement de Florence Woerth, la même année, au sein de la société Clymène, dont il était directeur général et qui s’occupait de gérer une partie de la fortune Bettencourt. Auparavant, elle gérait de «grands comptes» dans la banque privée 1818 spécialisée dans la gestion de patrimoine.

Une femme indépendante

Le président du tribunal Denis Roucou a rappelé que dans les enregistrements clandestins réalisés par le majordome au domicile de la famille Bettencourt, on entend Patrice De Maistre dire à Liliane Bettencourt que c’est «un plus» d’avoir la femme du ministre du Budget chez Clymène. Et aussi qu’il la recrute pour «faire plaisir» à Eric Woerth. «Pourquoi ça lui ferait plaisir?, a réagi Florence Woerth, en insistant sur son indépendance. Mon mari me laisse l’entière gestion de ma carrière, depuis toujours.»

« Je suis considérée comme l'objet d'un troc »

On lui demande ce qu’elle pense de la suspicion selon laquelle la légion d’honneur aurait été attribuée à Patrice De Maistre en contrepartie de son recrutement. «Je prends ça comme une insulte, Je suis considérée comme l’objet d’un troc. C’est inimaginable, totalement en dehors de ma sphère de compréhension», lâche-t-elle.

Le parquet avait requis un non-lieu à l'issue de l'instruction, les deux prévenus encourent chacun jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende, éventuellement assortis d'interdiction des droits civiques ou de fonction publique.

Le procès se termine ce mercredi, avec les réquisitions et les plaidoiries.