Isaac Kiese-Thelin a enfin débloqué son compteur but aux Girondins. Décisif face à Reims (1-1), samedi, le Suédois de 22 ans, recruté il y a un mois et demi, ne fait pourtant pas encore l’unanimité après six matchs disputés. Le débat sur son réel apport est ouvert et les supporteurs parlent beaucoup de lui et des attentes qu’il suscite.

«Je pense qu’il nous avait gratifié d’un bon début [à Bastia lors de son premier match], assez intéressant dans l’impact, dans le physique, a analysé sur le plateau de BeIn Sport, le consultant, Luis Fernandez. Après on a été un peu déçu. Le problème c’est de prendre ses marques, de s’adapter à une nouvelle langue, de nouveaux partenaires. C’est important, un buteur a besoin de confiance. Là, sur ce genre de but, on sent qu’il s’arrache pour marquer. Il est jeune, il a du talent, il a du potentiel.»

«Un peu le chien qui se mord la queue»

«J’espère que ça lui donnera confiance, ca récompense tous ses efforts», a simplement commenté son coach, Willy Sagnol, après son premier but. Il est vrai que depuis son arrivée, il ne se ménage pas et malgré tous ses appels, il n’est pas forcément beaucoup, ni bien servi. Hormis la deuxième période face à Saint-Etienne (1-0) où il avait réussi de belles combinaisons, avec Rolan, notamment, Kiese-Thelin a souvent paru à contre-courant de ses coéquipiers.

«Ce n’est pas qu’ils ne se comprennent pas mais c’est un peu le chien qui se mord la queue, estime Philippe Fargeon, ancien attaquant des Girondins. Il faut qu’il montre à ses coéquipiers qu’il est bon devant le but pour avoir plus de ballons. Mais s’il n’a pas de ballons, il ne peut pas leur montrer. Sur ce que l’on a vu contre Reims, avec son but de renard des surfaces, il a démontré qu’il était bon devant le but»

«Khazri a eu confiance en lui»

Plutôt dévoreur d’espaces et à l’aise avec un autre attaquant axial à ses côtés, Kiese-Thelin peine à combiner avec ses partenaires alors que Sagnol a justement taillé un nouveau système de jeu en partie pour lui. Si face à Reims son but n’était pas très esthétique, il a eu le mérite de s’accrocher pour le marquer après une belle offrande de Khazri qui aurait pu tenter sa chance individuellement.

«S’il lui a mis le ballon, c’est qu’il a confiance en lui, note Fargeon. Mais attention, Aimé Jacquet m’a toujours dit qu’il fallait remercier le passeur. Or, lors de son but contre Reims, Kiese-Thelin est parti à l’opposé. Il faut faire attention à ce genre d’attitude et montrer, au contraire, qu’on est content d’avoir eu cette passe. Le passeur aura aussi encore plus de confiance envers son buteur.»

Doté d’une grande confiance en lui, le Suédois ne semble pas douter pour le moment et montre davantage un certain agacement et du caractère lorsqu’on ne le sert pas dans les bonnes conditions, plutôt que de la résignation. En pleine phase d’adaptation, l’ancien de Malmö, qui a du temps devant lui, peu de pression et la confiance de ses entraîneurs, est dans les meilleures conditions pour prouver sa réelle valeur. Il faudra maintenant que ses coéquipiers apprennent à jouer avec lui.