Accusé d'apologie d'actes terroristes, Jean-François Chazerans, professeur de philosophie au lycée Victor-Hugo de Poitiers, a été entendu jeudi durant huit heures dans le cadre d'une procédure de garde à vue. Ce professeur a été suspendu administrativement par le recteur au mois de janvier, suite à des propos tenus en classe au lendemain des attentats contre Charlie-Hebdo.

Qu'aurait déclaré ce professeur? Un parent d'élève, dans une lettre, rapporte que le mot de «crapules» à l'égard des dessinateurs de Charlie-Hebdo aurait été prononcé. Interrogé par la Nouvelle République au sortir de sa garde à vue, Jean-François Chazerans n'a pas souhaité s'exprimer sur la question. «Pas tout de suite. La garde à vue a été longue, fatigante, mais au moins les choses sont claires, je sais de quoi je suis accusé, d'apologie d'actes terroristes, ce que je démends.»

«Une audition pour savoir qui ment»

Son avocat, Me Amaury Auzou, n'en a pas dit beaucoup plus. «Ce qu'on lui reproche, c'est ce qu'il y a dans la lettre, à savoir ce terme de "crapules de Charlie Hebdo", et est-ce qu'il était d'accord que ces gens soient assassinés? Evidemment que non. C'était une audition pour savoir qui ment dans cette affaire. Maintenant c'est entre les mains du procureur qui va décider des suites.»

Jean-François Chazerans avait déclaré au lendemain de cette affaire qu'il avait juste instauré un débat dans la classe, à la demande d'élèves, suite à la minute de silence en hommage aux victimes des attentats. Il a reçu de nombreux soutiens, de la part de ses collègues, d'associations, mais aussi d'élèves, même si le débat au lycée Victor-Hugo entre les «pros» et «anti» Chazerans reste au coeur des discussions.