Bordeaux: L’activité d’UberPop interdite par le préfet
TRANSPORTS•Un arrêté a été signé ce mardi soir suite à la mobilisation des taxis. Ils espèrent qu’il aura une portée nationale…Mickaël Bosredon
«Une centaine de taxis ils rigolent, 200 ils s’inquiètent, 500 ils paniquent!» C’est en héros que Patrick Magonty, président du comité de défense des taxis de la Gironde, a pris la parole aux alentours de 19h ce mardi, devant les 500 taxis mobilisés depuis la matinée à Bordeaux. Ils venaient de toute l'Aquitaine, mais aussi de Nantes et Toulouse. Cette mobilisation monstre faisait suite à celle organisée le 27 janvier dernier, et qui avait réuni 250 professionnels.
Bordeaux a été choisie comme point de rassemblement contre UberPop, en raison de la forte implantation dans la capitale aquitaine de cette application qui propose du transport entre particuliers. Le préfet de la Gironde parle d’une centaine de personnes qui effectuent depuis septembre dernier du transport à la demande. Un chiffre qui fait rigoler les taxis bordelais. Selon eux, UberPop leur aurait déjà fait perdre 50% de leur chiffre d’affaires en quelques mois. «A ce rythme, dans six mois nous aurions été plusieurs à mettre la clef sous la porte» estime l’un d’eux.
«Victoire totale»
Reçue en préfecture à 16h30, une délégation des taxis en est ressortie peu avant 19h brandissant l’arrêté préfectoral interdisant formellement l’activité d’UberPop sur la Gironde. «Les chauffeurs d’UberPop sont maintenant illégaux et interdits à Bordeaux, a scandé Patrick Magonty, sous les cris de joie des professionnels. Cet arrêté ne veut pas dire que l’application s’arrête immédiatement. Mais à partir de jeudi les autorités vont voir pour faire appliquer de nouvelles dispositions: il y aura certainement d’ici une semaine ou deux une rétention du permis de conduire des chauffeurs d’UberPop interpellés. Cet arrêté a une portée nationale, tous les autres préfets seront obligés de suivre.» Patrick Magonty a précisé que les taxis participeraient à l’identification des chauffeurs d’UberPop, «particulièrement les récidivistes.»
«On est contents, on voulait cet arrêté, il est là, a déclaré à 20 Minutes Patrick Magonty. On a gagné, c’est une victoire. Ici à Bordeaux UberPop est désormais considéré comme un trouble à l’ordre public, et quand un de leurs chauffeurs sera pris, il sera directement interpellé.» Les professionnels dénoncent une «concurrence illégale» menée par UberPop, «dont les chauffeurs ne paient aucune cotisation sociale.»
Les taxis avaient bloqué la gare de Bordeaux dans la matinée, avant de se rendre en cortège jusqu’à la préfecture vers midi. Dans l’après-midi ils ont complètement paralysé plusieurs artères principales de la ville, de la place Gambetta jusqu’au palais de justice.