Bordeaux: Pourquoi les Girondins n’ont pas surfé sur la vague du renouveau impulsé par Sagnol
FOOTBALL•Désormais 7e et en grande difficulté, Bordeaux avait pourtant nourri de belles promesses l’été dernier…Marc Nouaux
«Cette année, il y aura des buts à Bordeaux». Willy Sagnol, avait annoncé la couleur au mois de juin lors de sa prise de fonction. Après avoir débuté par trois victoires en trois matchs, le coach girondin pensait avoir lancé son équipe sur de bons rails et sur un nouveau cycle. Mais depuis, Bordeaux est rentré dans le rang et voit les places européennes s’éloigner dangereusement. On essaie de comprendre pourquoi.
L’idéal de jeu s’est effrité
Prônant un discours offensif et technique, annonçant une «philosophie de jeu» bien précise, basée sur la possession de balle et la prise de risque, Sagnol savait où il avançait lors de son arrivée. Les belles promesses affichées pendant l’été se sont malheureusement progressivement effritées. Sans continuité dans le jeu depuis plusieurs semaines, Bordeaux effectue épisodiquement quelques mouvements intéressants mais s’appuie davantage sur des exploits individuels de Touré, Maurice-Belay ou Khazri pour créer le danger, ne pouvant même plus compter sur l’efficacité de Diabaté, blessé pour quatre mois.
Un effectif décimé
«On est l’équipe qui a eu le plus de blessés depuis le début de saison, note Sagnol. Ce sont très rarement des blessures musculaires, on a eu beaucoup de problématiques d’usure précoce. On est aussi l’équipe la plus pénalisée par la CAN.» En ce moment, seuls trois cadres, Sané, Khazri et Diabaté font défaut à l’équipe. Mais les absences de Traoré, Saivet ou Jussiê, qui font partie de la rotation, empêchent Sagnol de pouvoir faire jouer la concurrence. Dans ce contexte, difficile de mettre en place un jeu cohérent et d’aligner deux fois d’affilée le même onze de départ.
Un manque de régularité
Mis à part en août, les cadres girondins ne se sont jamais trouvés au sommet de leur forme au même moment. Un constat qui crée un manque d’homogénéité dans le groupe puisque les joueurs ne sont jamais au même niveau. En ce moment, c’est Touré qui est le plus remuant offensivement pendant que Plasil règne au milieu de terrain alors que d’autres comme Mariano, Rolan ou Maurice-Belay sont plus en difficulté sur le plan physique ou technique.
Un manque d’engouement
Le beau mois d’août des Girondins avait redonné un peu d’intérêt aux supporteurs. La perspective d’un renouveau avec l’arrivée de l’ambitieux Sagnol et l’entrée dans le Nouveau stade au mois de mai ont été deux facteurs qui auraient pu redonner de l’élan à la dynamique après deux dernières saisons bien tristes. Sauf que le public n’a pas été emballé tout de suite et entre-temps, le bel élan s’est coupé, ne donnant pas envie au public de regagner les travées de Chaban-Delmas. Dernier espoir du club pour reconquérir le public, l’entrée dans le nouveau stade dans cinq mois, avec l’ambition de passer de 7 à 15 000 abonnés la saison prochaine. En attendant, les joueurs de Bordeaux doivent faire le nécessaire pour redonner envie à leurs fans de venir au stade. Car avec un stade plein, la dynamique peut vite être relancée chez des supporteurs frustrés depuis de longs mois.