MOBILITETransports: «Bordeaux va devenir le premier réseau de tramway en France»

Transports: «Bordeaux va devenir le premier réseau de tramway en France»

MOBILITEPDG du groupe Keolis, Jean-Pierre Farandou était à Bordeaux ce jeudi…
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Jean-Pierre Farandou était à Bordeaux ce jeudi pour signer le renouvellement de la Délégation de service public transports avec Alain Juppé, président de la Communauté urbaine de Bordeaux. Le nouveau contrat porte sur huit ans. Il a répondu aux questions de 20Minutes

Vous voulez faire du réseau de Bordeaux un exemple, et exporter la marque à l’étranger. En quoi l’agglomération de Bordeaux va devenir une référence?

Le réseau de la CUB est déjà un réseau très important de Keolis, mais il va devenir un réseau phare de notre groupe. Ici, il y a une vraie réflexion globale sur la mobilité, avec l’ossature tramway bien sûr, et le réseau bordelais va devenir le premier réseau de tramway en France à l’issue de la phase 3. Le choix du «sans caténaire» dans le centre-ville intéresse également de nombreuses villes historiques. Jusqu’en Australie on me parle du réseau de Bordeaux. Mais la pensée ne s’arrête pas au tram, il y a une vraie réflexion autour des bus, notamment sur le BHNS (Bus à haut niveau de service), que les Bordelais ne connaissent pas encore mais qu’ils vont bientôt découvrir puisqu’il y a des projets qui commencent à se dessiner. Le système de vélo en libre-service V’Cub marche également très fort, avec sept utilisations par jour et par vélo. Et il y a le Bat’Cub, peut-être davantage utilisé par les touristes aujourd’hui, mais que les Bordelais adopteront. Nous trouvons ici tous les ingrédients d’une pensée de mobilité, alors qu’ailleurs, et surtout à l’étranger, les politiques ont une pensée plus en «silo», c’est-à-dire qu’ils réfléchissent mode par mode. Et n’oublions pas la marque Bordeaux, qui est une marque formidable, connue partout, il faut savoir l’utiliser.

Quelles sont vos ambitions en termes de fréquentation pour ces huit ans à venir?

L’enjeu c’est de développer de 34% encore la fréquentation du réseau d’ici à 2020. Il se couple à un objectif de recettes et c’est pourquoi nous bataillons contre la fraude. Si nous allons au bout de nos plans, les usagers financeront en 2020 à peu près la moitié des coûts d’exploitation du réseau. Cela permettra de poursuivre les améliorations du réseau.

Est-ce que le tarif des transports risque d’augmenter?

Le niveau des prix relève de la décision des élus, mais l’idée principale, c’est d’augmenter le volume de passagers transportés, donc de convaincre de plus en plus d’habitants de laisser leur voiture au garage le matin et de prendre les transports. Il y a un travail à faire sur la gamme tarifaire également, et nous l’avons entamé. Rappelons quand même que le transport public, cela ne coûte pas cher, et il y a encore trop d’usagers qui ne savent pas que leur employeur doit leur rembourser la moitié de leur abonnement.

Combien vous coûte la fraude?

Les recettes du réseau sont de 68 millions d’euros par an, la fraude, c’est autour de 10%, donc entre 6 et 7 millions d’euros. Cela équivaut à deux rames de tramway ou à vingt bus! On ne peut pas la mettre à zéro, mais nous avons encore des marges de progrès. C’est un problème citoyen car cet argent, on en a besoin pour continuer à développer la qualité de service.

Verra-t-on des innovations testées sur le réseau bordelais?

Oui, nous travaillons notamment beaucoup sur le digital pour guider les utilisateurs et leur permettre l’achat de leurs titres de transport sur leurs smartphones. Keolis va mettre le paquet et le groupe choisira souvent Bordeaux pour tester des innovations.