Le petit ami de la jeune étudiante de 19 ans retrouvée morte à Barcelone a été déferé ce jeudi matin devant le juge d'instruction, dans le cadre d'une mise en examen pour assassinat. Il a été placé en détention.

«Le jeune homme de 24 ans a reconnu les faits et les premiers éléments de l'enquête orientent l'information judiciaire vers un assassinat», a expliqué jeudi matin Marie-Madeleine Alliot, procureure de la République de Bordeaux, lors d'une conférence de presse. Une requalification des faits puisque lundi, une information judiciaire contre X pour homicide volontaire avait été ouverte par le parquet.

Les deux jeunes, tous deux étudiants dans une école d'infirmiers à Bordeaux, étaient en couple depuis le mois de septembre et aucun n'est connu de la justice. «Ce sont des jeunes gens sans histoire. Cette affaire est un peu une énigme», a expliqué la procureure.

Chronologie des faits

Les parents de la jeune fille et son meilleur ami reçoivent dimanche en fin de soirée des textos alarmants de la jeune fille qui leur apprend qu'elle s'est rendue à Barcelone avec son petit ami Adrien et qu'elle a des intentions suicidaires. La mère de la victime découvre les textos le lendemain matin et signale la disparition de sa fille aux gendarmes de la brigade de Saint-André-de-Cubzac, qui diffusent l'avis de recherche pour disparition inquiétante.

C'est le centre de coopération de police et douanière qui informe les autorités françaises de la découverte d'un corps, correspondant au signalement diffusé dans l'avis de recherche. La jeune femme a été tuée de plusieurs coups de couteau et le petit ami est porté disparu. Une enquête pour homicide volontaire est alors ouverte par la justice espagnole. Mardi, le petit ami est appréhendé à Lescar, dans le Béarn, à proximité du domicile de sa mère, et placé en garde à vue.

Les textos vont être analysés

La personnalité du jeune homme sera au cœur de l'enquête, il s'agira de savoir si le couple avait décidé de se suicider, comme peuvent le laisser penser les textos, et que le jeune homme en a réchappé ou si la jeune fille a été assassinée. La question de savoir qui a écrit ces textos (la victime ? son petit ami? ou un tiers?) sera déterminante.

«Deux informations judiciaires sont ouvertes mais il est probable que la justice espagnole se dessaisisse à notre profit», a expliqué la procureure. Le jeune homme serait alors jugé en France, devant les assises.