Il va bien falloir l’admettre. Au rythme où tourne Bordeaux depuis septembre (deux victoires et trois nuls en huit matchs, soit neuf points pris sur vingt-quatre possibles), on peut penser que cette équipe est rentrée dans le rang. Les promesses estivales affichées notamment lors de la deuxième période face à Monaco (4-1) ont été reléguées au rang de tube de l’été sans lendemain.

La lourde défaite à Paris (3-0) samedi a d’ailleurs eu pour conséquence directe de faire chuter du podium les hommes de Willy Sagnol pour la première fois de la saison. «Avec un effectif complet, on pourrait conserver cette troisième place, s’est encore plaint le coach girondin après le match. Là, on a cinq ou six joueurs majeurs qui ne sont pas là. Si on a des difficultés actuellement, c'est que l'on n'a pas une profondeur de banc équivalente à certaines grosses cylindrées. Avec un effectif complet, on peut postuler aux cinq premières places. On est vraiment dans le dur parce qu'on n'a pas trente-six solutions pour compenser les absences.»

Huit titulaires potentiels manquaient au coup d’envoi face au PSG

Depuis quelques semaines, Sagnol se réfugie derrière les nombreuses absences qui minent son groupe. A Paris, Jussiê et Saivet, blessés de longue date, Maurice-Belay, Sané, Ilori et Traoré manquaient à l’appel, Contento et Mariano, pas à 100 %, ont débuté sur le banc. Huit titulaires potentiels qui pourraient logiquement expliquer la baisse de rendement de son équipe.

Mais au-delà de cette hécatombe de blessés ou d’absents, c’est surtout la manière de jouer qui interpelle. A Paris, Bordeaux ne s’est crée qu’une seule occasion dans le jeu et a été dangereux sur deux coups de pieds arrêtés. Un constat qui se renouvèle semaine après semaine.

En un mois, Sagnol a déjà beaucoup tenté sur le plan psychologique

Quels leviers peut encore actionner Sagnol pour relancer la dynamique? Après un énorme coup de gueule à la mi-temps de Rennes, une colère à l’issue de Caen et un isolement médiatique ainsi qu’une réunion avant le PSG, le coach girondin a déjà beaucoup tenté sur le plan psychologique. Sur le plan technique, il a également beaucoup essayé puisque vingt et un joueurs de champ ont été utilisés lors des onze premiers matchs (seuls Planus, Badin, Jug et Prior n’ont pas eu la moindre minute de jeu).

Devra-t-il changer de système de jeu? Après avoir brièvement utilisé le 4-4-2 (sans succès), Sagnol a surtout opté pour le 4-2-3-1 ou le 4-3-3 (deux systèmes très proches) mais l’animation de jeu n’est plus au rendez-vous. Pour la première fois de sa carrière d’entraîneur, l’ancien arrière droit de l’équipe de France est au pied du mur. A lui de trouver la méthode nécessaire pour faire rebondir ses hommes et relancer une bonne dynamique.