Bordeaux: Ce que Willy Sagnol a vraiment changé aux Girondins
FOOTBALL•S’il n’a pas révolutionné le jeu de son équipe, Sagnol a le mérite de faire l’unanimité au club, au-delà de l’aspect sportif…Marc Nouaux
Est-ce que Bordeaux a vraiment beaucoup changé? Le joli mois d’août réussi et la deuxième place au bout de neuf journées laissent supposer que oui. Les matchs insipides réalisés depuis le mois de septembre tendraient à faire croire que non. D’ailleurs, depuis quelques jours, on s’interroge sur cette mauvaise période que vit l’équipe, même si elle a conservé sa place sur le podium de la Ligue 1.
A l’image de Daniel Riolo, le consultant de RMC, après la défaite à Reims de vendredi dernier, qui n’était pas loin de verser dans le trash-talking, comme il l’a souvent fait l’an passé. «Il faut aussi noter le retour de la "Gillot Touch" à Bordeaux, a-t-il analysé. En livrant un sale match à Reims, Bordeaux a semblé mettre de côté pour un soir tout ce qu’il nous avait montré de bien cette saison.»
Sagnol salue régulièrement tous les employés au Haillan
Le fantôme de Francis Gillot planerait-il encore au-dessus du Haillan? Seuls les matchs livrés depuis un mois pourraient étayer cette thèse. Car pour ce qui est de l’environnement, tout ou presque a changé chez les Girondins. A commencer par les joueurs, qui se chambrent et sourient beaucoup plus lors des entraînements, sans doute désinhibés par le comportement taquin de leur coach. Interrogé sur son retour en sélection, le Tchèque Jaroslav Plasil, a affiché son enthousiasme. «Mon club montre maintenant un bon football, tout le monde dans l’équipe est en train de faire un début de saison solide, donc ce n’est peut-être pas une si grande surprise que ça [d’avoir été rappelé en sélection].» Les jeunes, qui sont beaucoup plus utilisés depuis cet été, peuvent également témoigner d'un changement de trajectoire.
Willy Sagnol a de toute évidence mis tout le monde à l’aise au club. Régulièrement, il fait le tour du château du Haillan pour saluer les employés et prendre de leurs nouvelles. Une manière de faire qui tranche avec celle de son successeur, qui ne s’éternisait jamais après les entraînements. Les anciens joueurs ont également retrouvé plaisir à fréquenter les lieux.
«L’an dernier, je n’ai pas pu entrer dans le vestiaire»
«L’an dernier, j’avais besoin de voir le docteur du club pour une licence et j’ai trouvé porte close, raconte Lilian Laslandes. Je n’ai pas pu entrer dans le vestiaire car il fallait un code, on a dû faire ça sur le parking. Se couper du monde n’est pas bon. Je pense que c’est important pour un groupe de côtoyer l’extérieur. On ne vient pas mettre la zizanie, on passe dire bonjour. Et ça, Willy Sagnol semble l’avoir bien intégré. Il a peut-être tout compris s’il reforme un groupe familial avec tout le club.»
En faisant l’unanimité en coulisses et en charmant le public par ses discours prônant le jeu, Sagnol s’est donné du crédit. Les résultats du début de saison lui offrent du temps. Les mauvaises prestations délivrées par ses joueurs depuis un mois viennent lui rappeler que rien ne sera facile. Faut-il pour autant les assimiler à ce que l’on a pu voir lors de la saison précédente? Le débat reste ouvert, mais le constat est sans appel. Depuis que Sagnol est arrivé, les Girondins ne sont plus les mêmes.