Oculus Rift, Google Glass... Les nouveaux objets connectés testés à Bordeaux
NUMERIQUE•La crème de la création bordelaise était réunie le 28 octobre 2013 au Node, pour tester les nouveaux objets connectés et de réalité virtuelle. De nombreuses applications semblent promises à ces outils...Mickaël Bosredon
Google Glass, Oculus rift, montres connectées… Il y avait foule mardi 28 octobre 2013 au Node de Bordeaux pour tester ces nouveaux outils numériques. L’association Bordeaux Games, qui fédère vingt-cinq entreprises spécialisées dans la création numérique et le jeu vidéo en Aquitaine, soit près de 400 salariés, avait réuni ses adhérents pour tester ces nouveaux objets actuellement au stade de prototype. Quelque 80 personnes se sont ruées sur les invitations. «Nous aurions pu en accueillir plus de 200 si la place l’avait permis» assure Frédéric Rorai, président de Bordeaux Games.
Casque recouvrant entièrement les yeux, et attaché à la tête par une sangle, l’oculus rift permet une immersion totale dans un environnement 3D et à 360°. Un programme simulant une progression dans une cité médiévale à travers des montagnes russes, était proposé mardi soir. La sensation de vertige et de vitesse est formidablement recréée, et il vaut mieux s’accrocher à un objet réel pendant le voyage! «Il faut prendre en compte la tolérance de l’utilisateur avec ces objets, car c’est souvent une expérience éprouvante» commente Nicolas Baridon, de IDSC Group, basé à Cenon.
Reconstitution de monuments historiques et de sites touristiques en 3D
Si les applications de l’oculus rift dans le monde du jeu paraissent évidentes, les (jeunes) professionnels bordelais ont déjà d’autres idées en tête. «Nous travaillons sur la restitution du patrimoine architecturale et historique en 3D, explique Dominique Lyoen, directeur général de Novo 3D, basé à Mérignac, et l’oculus rift pourra nous servir à immerger des gens dans les maquettes que nous allons créer.»
Novo 3D travaille actuellement sur un produit à destination du grand public qui «permettra de reconstituer des sites touristiques, comme le Mont Saint-Michel, à travers une maquette virtuelle. Le particulier pourra ainsi télécharger, grâce à un code, la maquette du site qu’il veut visiter en 3D. Nous proposerons, dans un premier temps, une dizaine de sites.»
Du côté de la société IDSC, on imagine aussi des applications dans les domaines culturels et historiques. «Ce sont pour l’instant les secteurs d’application les plus simples pour ces outils de réalité virtuelle» assure Nicolas Baridon. IDSC a ainsi été sollicité «pour recréer des expositions de musées, et ainsi les rendre itinérantes de manière virtuelle. On pourrait aussi imaginer modéliser la grotte de Lascaux, par exemple, et s’immerger à l’intérieur. L’idée est de faire que le patrimoine aille vers l’audience.»
Simulation de maintenance d’appareils
Mais la grande spécialité d’IDSC, c’est le serious game. IDSC propose notamment des programmes de formation spécifiques aux filières techniques et industrielles tels que le génie climatique, la mécanique, l’électronique... «Nous développons par exemple des simulations de maintenance d’appareils, via nos outils interactifs, pour des techniciens ou des commerciaux. En gros, au lieu de renvoyer vers un manuel de 1.500 pages, nous proposons une vidéo 3D.» Un domaine dans lequel l’oculus rift pourrait aussi trouver toute sa place.
«Pour la Marine nationale, avec qui nous travaillons, on peut très bien imaginer immerger l’utilisateur dans un environnement qui lui est commun, surtout que ce sont souvent des personnes peu familières du numérique, et pas forcément à l’aise avec un clavier. La réalité virtuelle permettrait de supprimer cette interface et renforce le côté pédagogique. Cela dit, cela demande encore des améliorations, notamment au niveau ergonomique.»
«L’usage définira l’intérêt des Google Glass»
Développeur de jeux d’arcade et d’action, la société rennaise Ama, qui travaille en étroite collaboration avec la société bordelaise Shinypix, s’était déplacée à Bordeaux avec les fameuses Google Glass. Rares sont ceux qui en possèdent un prototype. Ce privilège est du à «l’étroite collaboration entre nous et Google», explique Jean-François Denis, directeur général d’Ama.
Son entreprise est en effet «top développeur» pour Google, c’est-à-dire qu’elle travaille sur des applications pour les objets créés par la firme de Mountain View. Des applications qui sont de plus en plus nombreuses en ce qui concerne les Google Glass. «On peut déjà téléphoner, faire de la vidéo, organiser des conférences, et avoir accès à toutes les fonctionnalités de Google, mais elles pourront servir dans le domaine de la mécanique, de la culture…» Et du jeu bien entendu. «Les développements possibles sont nombreux. Et, à terme, c’est bien l’usage qui va définir si cet objet a un intérêt ou pas.»