NUMERIQUEUn plan pour déployer la fibre dans tous les territoires de la région

Un plan pour déployer la fibre dans tous les territoires de la région

NUMERIQUELa région Aquitaine votera ce lundi un programme pour déployer le très haut débit dans les territoires plus reculés de la région. Un modèle qui vient pallier aux «carences» de l'opérateur de l'Etat dans ce domaine...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Deux ou trois heures pour télécharger des documents administratifs ; des sites professionnels inaccessibles malgré des abonnements coûteux… A Gornac (Entre-Deux-Mers), habitants, élus, chefs d’entreprises, n’en peuvent plus. Vendredi, ils ont manifesté pour réclamer l’arrivée de l’ADSL, promise par Orange.

A l’heure où la fibre équipe de plus en plus d’agglomérations en Aquitaine, c’est un territoire à deux vitesses qui est en train de se dessiner dans la région. Plus de 60% des communes en sont en effet dépourvues, et ne font pas partie des plans de déploiement des opérateurs. «Le programme national Très haut débit de 2010 était une bonne initiative, mais il ne fallait pas le mettre entre les mains des opérateurs, qui n’ont ciblé que les gros bassins de populations» dénonce Nathalie Manet-Carbonnière, conseillère régionale déléguée aux Technologies de l’Information et la Communication (TIC), et élue en Dordogne. «C’est une logique inconvenante à l’endroit des territoires français et de leur diversité, car des pôles de santé, des lycées, se retrouvent privés de fibre, alors qu’ils en ont absolument besoin pour leur bon fonctionnement.»

C’est pourquoi la région travaille depuis plus d’un an à un programme très haut débit en Aquitaine, avec les cinq départements. L’objectif est de couvrir l’ensemble du territoire d’ici à 2025. Le top départ de cet ambitieux plan sera donné ce lundi, lors du vote d’une délibération en séance plénière, et d’une première enveloppe de 144 millions d’euros.

Création de syndicats mixtes ouverts

C’est un chantier colossal qui se présente devant l’institution, d’un montant estimé de 1,6 milliard d’euros au total. Et qu’elle ne pourra mener seule. «Sous l’impulsion de la région, c’est une action collective qui va être menée, insiste Nathalie Manet-Carbonnière, vice-présidente en charge des TIC, avec les départements, les communautés de communes, les syndicats mixtes…»

Dans un premier temps, des syndicats mixtes ouverts seront constitués, au sein desquels la région financera jusqu’à 50% du coût des installations, les départements 25%, le dernier quart étant à la charge des communes ou communautés d’agglomérations. «Mais nous irons aussi chercher des fonds européens et d’Etats en compléments» assure l’élue régionale, qui ne désespère pas non plus convaincre les opérateurs de mettre la main à la poche. «Dans un second temps nous les solliciterons également, avec la perspective pour eux de toucher plusieurs milliers d’abonnés.»

Le premier département à se lancer sera le Lot-et-Garonne. «Mais tous les autres vont suivre» assure Nathalie Manet-Carbonnière, «car en dehors de leurs chefs-lieux, ou de leurs grosses agglomérations, ils sont tous concernés.» L’Aquitaine est la première région de France à proposer un tel dispositif. «La Bretagne et Paca sont prêts à nous emboîter le pas.»