Bientôt trop d'hôtels de luxe à Bordeaux?
TOURISME•L'offre hôtelière haut de gamme ne cesse de se développer...Elsa Provenzano
Boostée par l’embellissement de la ville et le développement du tourisme d’affaires, l’offre hôtelière haut de gamme (quatre et cinq étoiles) s’est élargie à Bordeaux, depuis quelques années. L’hôtel Seeko’o, proposant 45 lofts, a pris ses quartiers en 2007 sur les quais de Bacalan, le Grand Hôtel a dévoilé ses 150 chambres de luxe en 2009, et en 2012 l’hôtel de Sèze, 55 chambres, a rouvert ses portes après deux ans de travaux. La ville a rattrapé son retard sur ce marché et les projets continuent d’affluer pour les années à venir. Sur les 50 000 m2 dédiés à l’hôtellerie dans le projet Euratlantique, une hypothèse assez sérieuse prévoit d’installer un hôtel quatre étoiles à la gare et un autre sur les quais. Un complexe hôtelier Seeko ‘o de 130 chambres avec balnéo et tennis va aussi voir le jour sur les Bassins à flot pour la fin de l’année 2014. S’il est vrai que Bordeaux est la seule ville française (avec Paris) à afficher un taux d’occupation positif en 2012 sur l’ensemble des catégories, le haut de gamme a enregistré, un taux de remplissage inférieur à 60 % en 2012.
« Ne pas aller trop vite »
« La destination Bordeaux va continuer à se développer, elle a un vrai destin touristique mais il ne faut pas aller trop vite et améliorer le taux d’occupation », avance Stéphan Delaux, adjoint au maire chargé du tourisme. Il estime que la profession hôtelière est dans la bonne dynamique et qu’elle doit poursuivre ses efforts. Thierry Gaillac, qui gère l’Hôtel Burdigala, fait part de ses inquiétudes en tant que président de l’Umih 33 (Union des métiers et de l’industrie hôtelière de Gironde) : « Veillons à la mise en place d’un développement harmonieux, car le taux d’occupation annuel n’est pas satisfaisant ». Si d’avril à octobre, les hôteliers du luxe font mieux qu’il y a dix ans, la basse saison reste calme. Pour lui, il faut initier de nouveaux événements et proposer de nouveaux équipements à l’image de la cité des civilisations du vin, susceptible d’attirer des touristes en dehors de la haute saison.
À l’inverse de l’agglomération, le Bassin d’Arcachon compte peu de projets car le foncier y est trop élevé.