Convention démocrate: Obama montre son «chemin» aux Américains
ETATS-UNIS•Le président-candidat démocrate a réclamé de la patience aux électeurs...Philippe Berry
De notre correspondant
Pas facile de passer après Bill Clinton. Jeudi soir, Barack Obama est officiellement devenu le candidat démocrate dans la course à la Maison Blanche. Dans un discours recyclant beaucoup de thèmes passés, il a plaidé pour sa réélection, définissant l'enjeu comme le choix entre «deux chemins» opposés.
En quatre ans, on est passé de «hope» à «hopeful», de l'espoir à un optimisme mesuré. «Je ne vais pas prétendre que la voie que je propose est simple ou rapide. Vous m'avez élu pour vous dire la vérité», a lancé le président. La vérité, c'est «qu'il nous faudra plus que quelques années pour résoudre des problèmes qui se sont accumulés depuis des décennies», a-t-il expliqué. Bill Clinton affirmait, mercredi, «qu'aucun président n'aurait pu réparer» le pays en quatre ans.
A la croisée des chemins
Obama a, tout au long de son discours, opposé les visions démocrate et républicaine, «deux chemins pour l'Amérique». Il l'a martelé, faisant référence aux années Clinton: «La nôtre, c'est un combat pour restaurer les valeurs qui ont permis de bâtir la plus large classe moyenne et l'économie la plus solide que le monde ait connue. Oui, notre route est plus longue, mais nous voyageons ensemble. On ne laisse personne au bord du chemin.»
Les Républicains, jure Obama, «veulent prescrire le même remède qu'il ont testé ces 30 dernières années». «Un rhume arrive? Prenez deux réductions d'impôts, dérégulez la finance et appelez-nous demain matin», s'est-il moqué. «Mais je ne crois pas que réduire les impôts pour les millionnaires aide un étudiant à payer pour l'université. Si vous rejetez la notion que les promesses de cette nation sont uniquement réservées à quelques privilégiés, vous devez faire entendre votre voix», a conclu Obama.
«Je suis le président»
Si la rhétorique a pu apparaître usée, Obama a un avantage, selon le stratégiste James Carville: il avait l'air présidentiel. Comme l'a rappelé le vice-président Joe Biden, «Oussama Ben Laden est mort et General Motors est en vie.» Barack Obama n'a pas manqué de revenir sur cet épisode et sur les décisions «difficiles» qu'il a dû prendre.
Au passage, il a taclé Mitt Romney. «Peut-être qu'on n'est pas prêt pour la diplomatie quand on n'est pas capable d'aller aux Jeux Olympiques sans insulter notre plus proche allié», a-t-il raillé, faisant référence à la gaffe de Romney sur la sécurité de Londres.
Les conventions démocrates et républicaines auront-elles fait pencher la balance chez les indécis? «Sans doute pas. Elles ont davantage parlé à leur base qu'aux indépendants», selon le stratégiste républicain Patrick Dorinson. A l'entrée de la dernière ligne droite, les deux candidats sont au coude à coude dans trois Etats-clés: Ohio, Floride et Virginie. Désormais, tout se jouera lors des débats présidentiels, les 3, 16 et 22 octobre.