ETATS-UNISPrésidentielle américaine: Le guide de la Convention républicaine

Présidentielle américaine: Le guide de la Convention républicaine

ETATS-UNISToute la semaine, «20 Minutes» est en direct de Tampa, en Floride, pour vous faire vivre le sacre de Mitt Romney...
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre envoyé spécial à Tampa

Après plus de six mois d'une primaire républicaine aux couteaux, Mitt Romney sera officiellement désigné champion du parti lors de la grand messe de Tampa, qui se tient de lundi à jeudi en Floride. Que peut-on attendre du rendez-vous? Quel programme et quelle stratégie le parti à l'éléphant va-t-il adopter pour tenter de bouter Barack Obama hors de la Maison Blanche? Le point, entre les gouttes d'Isaac, qui ont poussé le comité national républicain à annuler la journée de lundi en quasi totalité.

Une convention, ça sert à quoi?

A désigner le candidat officiel du parti à l'élection présidentielle. La procédure existe depuis 1856, quatre ans avant Lincoln. C'est aussi l'occasion d'adopter la plateforme (programme et stratégie) du parti en vu des autres élections. Car le 6 novembre, les Américains ne votent pas que pour un président mais aussi pour le Congrès (la Chambre des représentants et un tiers du Sénat), quelques gouverneurs et dans de multiples scrutins locaux.

Et les délégués?

Le vote n'est pas direct. Les scrutins (caucus et primaires) organisés dans chaque Etat ont permis de désigner des délégués chargés de représenter les électeurs. En cas de course serrée, une cuisine digne de l'élection du pape peut se tenir en coulisses. Mais parce que tous les adversaires de Mitt Romney ont jeté l'éponge, il n'y a pas de suspense. Malgré tout, le cérémonial est important et chaque Etat, de l'Alabama au Wyoming, attribue ses délégués tour à tour. Selon le stratège républicain Patrick Dorinson, il s'agit d'une étape clé «pour afficher une unité et se rassembler» derrière un candidat après une lutte fratricide.

Pourquoi Tampa?

Parce que la Floride. En général, démocrates comme républicains choisissent un Etat crucial, un «swing State», qui peut basculer dans un camp comme dans l'autre. La Floride et ses 29 grands électeurs pourraient bien jouer les faiseurs de président en novembre, alors qu'un candidat doit atteindre le chiffre magique de 270. Depuis 1976, le candidat qui s'est imposé en Floride a fini à la Maison Blanche 9 fois sur 10. Alors que le recompte Bush v. Gore de 2000 reste dans les mémoires, Barack Obama et Mitt Romney sont actuellement au coude à coude dans les sondages du Sunshine State. Le vote latino y est particulièrement courtisé, notamment avec des publicités en espagnol.

La convention en chiffres

4.409 délégués (et suppléants) sont attendus ainsi que 15.000 journalistes. Plus de 7.000 volontaires aideront environ 50.000 supporteurs dans le voisinage du Tampa Bay Times Forum. L’événement devrait injecter 175 millions de dollars dans l'économie locale, dans une ville connue pour ses cigares, ses sandwich cubains et ses clubs de strip-tease.

Que doit faire Romney?

«Convaincre les électeurs qu'il n'est pas un robot millionnaire déconnecté de la réalité», expliquait à 20 Minutes le stratège démocrate Garry South. En une campagne et quatre ans à la Maison Blanche, Obama a une image bien établie: il divise l'opinion en deux sur ses résultats mais sa personnalité continue de séduire (48% d'opinions favorables vs 44% défavorables). En face, Romney est dans le rouge (38% le voient positivement vs 44% négativement). Des revirements opportunistes (sur l'assurance maladie, l'immigration ou le contrôle des armes, notamment) et la polémique sur son faible taux d'imposition sont pour l'instant bien exploités par le camp adverse dans des spots publicitaires. Son discours d'acceptation, jeudi, doit lui permettre de prendre un nouveau départ avant la dernière ligne droite.

Paul Ryan, une arme à double tranchant

Le colistier de Mitt Romney va faire ses grands débuts sur la scène nationale. Il y a quatre ans, Sarah Palin avait électrisé les supporteurs mais fait fuir les indépendants. Pour Patrick Dorinson, Ryan, élu au Congrès depuis 1998, a cependant «l'expérience et le talent d'orateur pour mettre à mal le bilan de Barack Obama».

Les inconnues

Le temps et les opposants. Si la tempête Isaac semble partie pour épargner Tampa, elle pourrait se renforcer pour devenir un cyclone de catégorie 2 ou 3 et frapper la Nouvelle-Orléans mardi ou mercredi, sept ans tout juste après Katrina et pourrait obliger les répulicains à écourter la fête. Des indignés du mouvement Occupy Wall Street ont, eux, commencé de manifester dimanche. Pour éviter les débordements, des zones spéciales ont été mises en place. Les 1.000 policiers de Tampa vont être épaulés par 3.000 renforts venus du reste de l'Etat. Des hélicoptères et des bateaux patrouilleront en permanence. Pour des raisons de sécurités, pistolets à eau, bouteilles en verre, pelles et marteaux font partie des objets interdits dans le voisinage de la convention. En revanche, le port d'armes à feu à la ceinture est autorisé. Bienvenue chez les républicains.

Comment suivre la convention

Sur la page USA 2012 de 20 Minutes. Et les républicains se sont mis aux réseaux sociaux, sur Twitter, Facebook, Google+, Flickr, Instagram ou même Pinterest. Des flux vidéos en direct devraient être disponibles sur le site officiel et sur YouTube.