Londres 2012: L'or de la revanche pour Julie Bresset
JO / VTT•La Française victime d'une chute à l'entraînement, pensait déclarer forfait jeudi avant de décrocher la médaille d'or...Romain Scotto, à Londres
De notre envoyé spécial à Londres,
Julie Bresset a scotché tout le monde à l’arrivée de sa course olympique. Non seulement la Française de 23 ans s’est parée d’or en devançant ses adversaires de près d’une minute sur le parcours de Hadleigh Farm. Mais elle a en plus trouvé la force de brandir son vélo en signe de victoire. Une vraie performance quand on sait dans quel était se trouve le bras droit de la Bretonne, sérieusement amoché depuis une chute à l’entraînement jeudi dernier.
«Dès qu’elle est tombée, on a mis en place une cellule pour la prendre en charge», indique Isabelle Gautheron, la DTN qui a veillé à ce que l’information reste confidentielle. Victime d’une belle balafre sur la longueur de l’avant-bras, et quelques écorchures au genou, la Française s’est fait poser 10 points de suture à deux jours du départ. «Sur le coup, c’était la grosse panique, indique le médecin de l’équipe. A la suite de la chute, les batteries étaient à plat. Je lui ai dit, tu as 36 heures pour les recharger. On va positiver, tu ne joues pas au tennis donc ne t’inquiète pas.»
Les conseils de Julien Absalon
Dans les minutes qui ont suivi l’accident, la nouvelle championne olympique a même pensé déclarer forfait. La douleur et le sang ne l’ont pas rassurée. Mais en l’absence de fracture, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. «La veille de la course, en lui enlevant le pansement, elle souffrait, enchaîne le doc’. La biseptine lui faisait mal. Et je n’ai pas voulu la mettre sous antibiotiques pour ne pas qu’elle ait la chiasse et que ça lui pourrisse sa course. Il fallu lui faire les soins appropriés. Mais surtout la rassurer.»
Pour cela, l’expérience de Julien Absalon lui a été d’une grande utilité. Le double champion olympique, en lice dimanche pour le triplé, lui a rappelé un épisode survenu il y a deux ans lors d’un championnat du monde. Le Français s’était fracturé le cinquième métacarpe de la main en s’accrochant dans un filet, avant de terminer cinquième deux heures plus tard. «Il ne pouvait pas freiner, se souvient Yvon Vauchez, l’entraîneur national. Donc il lui a dit: tu n’as rien de cassé, ça va aller. Avec la contention, tu ne seras pas gênée.» Finalement, la jeune vététiste ne s’est pas écoutée, ce qui n’a pas surpris Loïc, son père, drapeau breton sur la tête. «Elle est courageuse la pépète. Des gamelles elle en a pris pas mal» depuis ses débuts dans le VTT. Et visiblement ce n’est pas ce qui l’empêche de gagner.